Ce recueil est à la fois la première œuvre collective du groupe des Six et la dernière[2], puisque seulement cinq des « Six » participeront au projet des Mariés de la Tour Eiffel[3].
La partition se présente sous la forme d'une suite de six pièces pour piano :
La parution du recueil est annoncée dans le journal Comœdia du 16 janvier 1920 par le critique musicalHenri Collet, considéré comme étant à l'origine de l'appellation « groupe des Six », par analogie avec le « groupe des Cinq » russes[9].
Analyse
L'Album des Six adoptant l'ordre alphabétique des compositeurs[10], c'est le Prélude d'Auric qui ouvre la suite. Daté du 22 décembre 1919, dédié au général Clapier, il est qualifié par Guy Sacre de « joliment pianistique, efficace, sans temps perdu »[10]. C'est une petite marche joyeuse, de teinte bitonale, qui demande une exécution d'une minute trente en moyenne[11].
Vient ensuite la plus longue pièce, la Romance sans paroles (op. 21) de Durey, notée "Paris, août 1919" et dédiée au pianiste Ricardo Viñes. Elle est qualifiée par Guy Sacre de « fort jolie chose »[12] et demande une exécution de trois minutes en moyenne[13].
La Sarabande (H. 26) d'Honegger qui suit est construite autour d'un thème expressif traité en un contrepoint dense[14], et dure une minute quarante en moyenne[15].
La Mazurka de Milhaud, quant à elle, est à peine plus longue que la minute[16] et est la plus ancienne du lot puisque composée en 1914[17]. Elle sonne comme une « danse nostalgique et quelque peu distante »[18].
La Valse (FP 17) en do majeur de Poulenc, d'une durée d'une minute cinquante environ[19], est dédiée à Micheline Soulé et datée « juillet 1919, Pont-sur-Seine ». D'un caractère charmant et extraverti, évocatrice des « plaisirs des cafés parisiens »[20], cette pièce sera orchestrée par Poulenc lui-même quelques années plus tard, en février 1932[21].
Enfin, la Pastorale de Tailleferre, « vraiment savoureuse »[22], est dédiée à Darius Milhaud et est datée "Goasmelquin, 4 septembre 1919". Elle demande une exécution d'en moyenne une minute cinquante[23].
Discographie
L'Album des Six, Andrew West (piano) [et Emily Beynon (flûte)], Hyperion records (2012)[20]
L'Album des Six, Corinna Simon (piano), RCA Red Seal (2019)
Les Six et Satie, Pascal et Ami Rogé (piano), Onyx (2020)
Bibliographie
Guy Sacre, La musique de piano : Dictionnaire des compositeurs et des œuvres, 2 tomes, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1998, 2 998 p.
Dipendra Sunam, Pedagogical Thoughts on Album des Six: a piano set by Les Six to represent French Nationalism, West Virginia University, 2019[24]
↑Album des 6... pour piano..., E. Demets, (lire en ligne)
↑Pascal Ory et Olivier Barrot, Entre deux guerres : la création française entre 1919 et 1939, Paris, F. Bourin, (ISBN978-2-87686-057-5, lire en ligne), p. 345
↑Catherine Miller, Jean Cocteau, Guillaume Apollinaire, Paul Claudel et le groupe des six: rencontres poético-musicales autour des mélodies et des chansons, Editions Mardaga, (ISBN978-2-87009-852-3, lire en ligne)
↑Louis Durey (1888-1979), Romance sans paroles. Op. 21, (lire en ligne)
↑Arthur Honegger (1892-1955), Sarabande. Piano. H 26, (lire en ligne)
↑Darius Milhaud (1892-1974), Mazurka. Piano, (lire en ligne)
↑Francis Poulenc (1899-1963), Valses. Piano. FP 17, (lire en ligne)
↑Germaine Tailleferre (1892-1983), Pastorales. Piano. Ré majeur, (lire en ligne)
↑Dipendra Sunam, « Pedagogical Thoughts on Album des Six: a piano set by Les Six to represent French Nationalism », Graduate Theses, Dissertations, and Problem Reports, (DOIhttps://doi.org/10.33915/etd.3775, lire en ligne, consulté le )