Affaire des frères Jourdain
L’affaire des frères Jourdain ou affaire Jourdain est une affaire criminelle française qui a défrayé la chronique en 1997, à la suite de la disparition de quatre jeunes filles de 16 à 20 ans dans le Pas-de-Calais[1]. Faits, enquête et procèsLes sœurs Merlin (Peggy, née le 15 mai 1977 et Amélie, née le ) et les sœurs Rufin (Audrey, née le et Isabelle, née le )[2] se rendent déguisées au carnaval du Portel[1] dans le Pas-de-Calais, dans la nuit du 11 février au [1]. Le lendemain, Laure Lamotte, mère adoptive d'Isabelle et d'Audrey, et Marie-Josée Merlin, mère veuve de Peggy et d'Amélie, s'inquiètent car elles n'ont plus de nouvelles de leurs filles après la fête qui se poursuivait dans la commune voisine d'Équihen-Plage. Elles contactent la police de Boulogne-sur-Mer qui ouvre une enquête pour « disparitions inquiétantes »[3], même si cette dernière et le procureur de la République privilégient la thèse de la fugue[3]. Au bout de deux jours, les familles entament des recherches de leur côté, ce qui permet d'avoir des témoignages, notamment sur un fourgon blanc Peugeot J5 suspect le soir du drame. Remontant la piste de cette camionnette, les policiers arrêtent deux ferrailleurs de Dannes, âgés de 35 et 37 ans[2], Jean-Michel (né le ) et Jean-Louis Jourdain ( - ), neuf jours après la disparition. Déjà condamnés, l'un pour « attentat à la pudeur avec violence » et meurtre[4],[5], l'autre pour trois viols[6] (ils ont bénéficié d'une libération par anticipation)[1], ceux qui seront surnommés par l'avocat général Luc Frémiot « les frères siamois de l'horreur »[7] ou par les médias « les monstres du Boulonnais »[3], sont interrogés. Depuis longtemps, ceux-ci et leur famille sont considérés comme des marginaux violents dans leur village[2] où ils vivent dans une maison délabrée, sans salle de bains ni toilettes, située dans la rue du Stade[7],[8], élevés par Louis Jourdain, maçon, et Jeanne, dans un univers asocial[9]. Les enquêteurs dirigés par le commissaire Romuald Muller y découvrent notamment le fourgon repeint en bleu et deux pièces à conviction, une boucle d'oreille et son fermoir appartenant à Audrey Rufin[7],[10]. En garde à vue le , le frère cadet Jean-Michel ne lâche rien, mais un enquêteur psychologue fait appel à l'humanité de Jean-Louis, atteint d'une légère déficience intellectuelle, en lui évoquant sa petite sœur qui elle, a une sépulture[11]. Ce dernier finit par avouer l'endroit où se trouvent les corps : la plage de Sainte-Cécile[1], près du Touquet, à proximité d'une casemate allemande de la Seconde Guerre mondiale[1]. Le , les corps des jeunes filles, rhabillés à la hâte[2], sont effectivement retrouvés tête-bêche[7] dans une fosse recouverte de sable à Sainte-Cécile[1]. Les frères y ont enterré les filles après les avoir enlevées alors qu'elles faisaient de l'auto-stop[7]. Les autopsies montrent des signes importants de violence sur Isabelle et de viol sur les trois autres[12], les quatre ayant été étranglées mais du sable retrouvé dans les poumons de Peggy montre qu'elle a été enterrée vivante[2]. L'horreur du crime (actes de barbarie) a un écho important dans la région et la maison familiale des Jourdain fut même incendiée[1]. Le fait qu'ils soient récidivistes en rajoute à la colère de la population[2]. Les deux frères, après s'être rejeté la responsabilité du viol et du meurtre des jeunes adolescentes[1], sont finalement condamnés le à la demande de Luc Frémiot, magistrat chargé de l'affaire, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de périodes de sûreté de vingt-deux et vingt ans[1] pour enlèvements, séquestrations, viols et assassinats. La peine est définitivement confirmée le , à l'issue du procès en appel[1]. L'enquête ne permettra pas d'établir la préméditation, mais l'achat du véhicule s'est produit quelques jours avant le quadruple enlèvement et une témoin raconta comment le conducteur d'une camionnette similaire avait semblé la suivre de façon suspecte quelques jours plus tôt[13]. Laure Lamotte est décédée le à l'âge de 80 ans, Marie-Josée Merlin le à l'âge de 62 ans. Jean-Louis Jourdain, incarcéré au centre pénitentiaire de Caen depuis 2003, meurt au CHU de cette ville, d'une longue maladie à l'âge de 59 ans le [14]. Notes et références
Articles de presse
Bibliographie
Documentaire radiophonique
Documentaires télévisés
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
|