L'acamprosate offre une certaine efficacité chez les patients alcooliques pour qui l'abstinence peut être maintenue[4].
Il est fabriqué et commercialisé aux États-Unis sous la marque Campral par Forest Laboratories, et distribué en dehors des États-Unis par Merck KGaA. Il est distribué en France sous forme d'acamprosate calcique sous la marque Aotal[5].
Pharmacologie
Pharmacodynamie
Le mode d'action du composé n'est pas totalement élucidé, mais il est démontré qu'il aide à réduire en fréquence et en intensité les risques de rechute[6].
Cependant, le produit y agit de manière complexe et indirecte: on pense que les récepteurs GABA-A sont modulés[8] par une inhibition des récepteurs GABA-B, ce qui distingue l'acamprosate des benzodiazépines, qui ciblent les sites GABA-A directement. L'action sur les récepteurs NMDA dépend de la dose consommée et des niveaux de glutamate endogène du patient. Chez un patient alcoolique, on observera naturellement de grandes concentrations de glutamate au sein du système nerveux, et le produit sera consommé en grande quantité. Dans ces conditions, l'acamprosate se comporte comme un antagoniste partiel. En des quantités plus réduites et/ou chez un patient non-alcoolique, le produit se comporte comme un agoniste[9].
Le produit augmente également la sécrétion naturelle de taurine. Dans le cadre de son indication, il parvient souvent à normaliser les cycles du sommeil du patient, en rétablissant des proportions habituelles de sommeil de stade 3 et de sommeil paradoxal[9].
Pharmacocinétique
Le produit est absorbé très lentement avec un pic plasmatique atteint en 6h, ce chiffre élevé étant aussi expliqué par le fait que l'acamprosate est consommé sous forme de comprimé gastro-résistant[8],[10]. La demi-vie d'élimination du produit se situe aux alentours de 30h.
↑Dominique Huas et Bernard Rueff, Abord clinique des malades de l'alcool : en médecine générale, Springer Science & Business Media, coll. « Oncologie pratique », , 122 p. (ISBN978-2-287-28577-6 et 978-1-280-61421-7, OCLC781319067), p. 66
↑M. Saadan, J. Scuvée-Moreau et V. Seutin, « PRINCIPES DU TRAITEMENT PHARMACOLOGIQUE DE L’ADDICTION », Rev Med Liège, vol. 68, nos 5-6, , p. 245-251 (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bBarbara J. Mason et Charles J. Heyser, « Acamprosate: A prototypic neuromodulator in the treatment of alcohol dependence », CNS & neurological disorders drug targets, vol. 9, no 1, , p. 23–32 (ISSN1871-5273, PMID20201812, PMCID2853976, lire en ligne, consulté le )