Le nom Rolduc déjà attesté anciennement[1] et est une contraction de Rode-le-Duc, traduction française de 'Hertogenrode'.
Histoire
Légende
Au VIIIe siècle, sainte Ode, très discrète princesse d'Écosse née aveugle, fut guérie lors de son pèlerinage auprès de la tombe de saint Lambert à Liège (assassiné le ), car celle-ci attirait les pèlerins de toute l'Europe depuis la guérison miraculeuse de deux aveugles. Après avoir témoigné de ce miracle et reçu la bénédiction papale à Rome où elle fit vœu de chasteté, Ode refusa de retourner auprès de son père qui voulait la marier. Elle resta finir ses jours dans la prière dans le diocèse liégeois de son guérisseur, à Rode, non loin de Maastricht. C'est sur le tombeau de sainte Ode que fut érigé le premier sanctuaire de Rolduc. Elle est trop souvent confondue avec sa contemporaine Chrodoara dont on connait mieux la vie grâce à son sarcophage découvert dans la collégiale d'Amay qui possède aussi une châsse de sainte Ode, mais de sainte Ode d'Amay, depuis le XVIIIe siècle (sous l'abbatiat de Lambert-Walthère van den Steen).
Les travaux débutent en 1106 avec la construction d'une crypte dédiée à la Vierge Marie et l'archange Gabriel, qui fut achevée deux ans plus tard. La construction de l'église prend un temps considérable : elle ne sera achevée qu'en 1209. À la suite de désaccords sur la suite à donner aux travaux, Ailbertus quitte l'abbaye en 1111 et meurt en 1122 dans les environs de Bonn. Après plus de 750 ans, en 1895, ses ossements sont enfin transférés dans la crypte.
L'abbaye est rattachée à l'ordre des chanoines Augustins, et obtient en 1136 la protection des ducs du Limbourg, dont certains, comme Walram III, sont enterrés dans la crypte.
Vie ultérieure
Son existence est souvent troublée : attaques et incendies atteignent leur paroxysme durant la guerre de Quatre-Vingts Ans.
L'abbaye est rénovée en 1680 à l'initiative de l'abbé Winandus Lamberti et reçoit le le droit d'exploiter les mines de charbon sur le territoire de Kerkrade. Ce sont les premières houillères des Pays-Bas et la naissance d'une industrie florissante dans la région. En 1775, l'abbaye employait 350 mineurs.
Au XVIIIe siècle, une bibliothèque en style rococo y est construite.
En 1796 l'abbaye est supprimée par les Français et les moines doivent quitter Rolduc. Les bâtiments restent vides durant 35 ans.
En 1946 Rolduc redevient un séminaire de l'évêché de Roermond.
Depuis 1970, l'abbaye de Rolduc est principalement utilisée comme centre de congrès et comme hôtel.
Galerie
Abbaye
Annales Rodensis et Continuatio
L'histoire de Rolduc est surtout connue à travers les Annales Rodensis(nl), une chronique sur la période 1104-1157. Celles-ci ont probablement été écrites vers 1155 par un moine. Plus tard, l'abbé Nicolas Heyendal (1658-1733) repris la chronique avec le Continuatio, qui débute l'année de son serment, en 1685.