L'abbaye de Longvillers était un monastère cistercien situé sur le territoire de la commune de Longvilliers (Pas-de-Calais). Fondée en 1135 comme abbaye savignienne, elle rejoint en 1147 la filiation de Clairvaux à l'instar de toute la congrégation.
Très marquée par les guerres de la fin du Moyen Âge, elle tombe en commende peu après. Durant la Révolution, elle est fermée et ses possessions vendues. Elle est entièrement rasée par la suite, les démolisseurs ne laissant debout que quelques bâtiments utilitaires.
Situation
L'abbaye est située au fond du vallon de la Dordogne, au sud du village de Longvilliers, au droit du hameau de Tateville[4],[5].
Les annales de Cîteaux font référence à une fondation par une duchesse d'Angleterre : « Alli a ducissa quadam Angliæ fundatum tradunt, quæ optimam possessionem monachis tradidit… »[8]. Il s'agit certainement dans cette référence d'une confusion avec le village de Longvillers dans l'arrondissement de Caen. L'abbaye de Longvillers ou Longvillare, filium suum ou Sancta maria de Longovillarri est annoncée également fondée en 1137[9].
L'abbaye tombe en commende à une date inconnue. En 1692, l'abbaye fait l'objet d'un arrêt du Grand Conseil qui montre qu'un conflit existe en Charles d'Aumont, abbé commendataire, et les religieux de l'abbaye[11].
À la fin du XVIIIe siècle, l'abbaye ne compte plus que quelques moines. Les révolutionnaires saisissent le monastère et le vendent comme bien national. Le bâtiment est entièrement détruit et utilisé comme carrière de pierres pour construire des maisons à Longvilliers, Bréxent et Maresville[5].
Abbés
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Abbés réguliers
Abbés commendataires
1566 : René de Mailly gouverne l'abbaye durant cinquante-deux ans jusqu'au et est inhumé au milieu de la salle capitulaire. Robert et Charles d'Aumont lui succèdent.
Il ne reste de l'abbaye aucun vestige témoignant de son architecture, à part le moulin et les vestiges du mur d'enceinte. On sait de l'abbatiale qu'elle était très vaste et dotée d'une tour renfermant sept cloches. Le moulin à eau de l'abbaye est converti en exploitation agricole, puis en habitation. Le coude que fait la Dordogne, à angle droit, est certainement justifié par une dérivation créée par les moines, servant à la fois de protection et de bief d'alimentation du moulin[5],[10].
La ferme de Longueroy, datant des XIIe et XIIIe siècles, est une ancienne grange de l'abbaye, toujours utilisée comme bâtiment agricole. Elle est inscrite le à l'inventaire supplémentaires des monuments historiques et surnommée « la cathédrale des moissons »[2]. De même, la ferme de l'Abiette à Attin est conservée ; cependant, elle est dans un état beaucoup plus précaire[5],[10].
Notes et références
↑(la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 102.
↑ a et b(en) David Crouch, The reign of king Stephen : 1135-1154, Londres, Longman, , XIV + 384 (ISBN9780582226586, 468831543), p. 280.
↑J.F. Henry, Essai historique, topographique et statistique, sur l'arrondissement communal de Boulogne-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer, Leroy-Berger, , 400 p., p. 280.
↑Jean-Jacques Desroches, Histoire du Mont Saint-Michel et de l'ancien diocèse d'Avranches, vol. I, Caen, Mancel, (OCLC680221217, lire en ligne), p. 310.
↑Louis-Joseph Harbaville, Mémorial historique et archéologique du Département du Pas-de-Calais, volume 2, p. 114, 1842, Édité chez Topino rue Saint-Aubert à Arras - archive de la New York public library -numérisé par Google Livres
↑Michel Champagne, Arrêt du grand conseil par lequel il est jugé pour les religieux de l'abbaye de Longvilliers, contre Mre Charles d'Aumont, abbé commendataire de ladite abbaye, qu'en attendant le partage parfait des biens de ladite abbaye en trois lots, et le jugement des autres contestations, le concordat passé anciennement entre les parties sera exécuté, et lesdits religieux payés par ledit abbé de toutes leurs pensions, comme étant au nombre requis par ledit concordat, les trois absents pour cause d'étude et exercices de religion censés présents, Paris, , 4 p. (lire en ligne).
↑Francois-César Louandre, Histoire ancienne et moderne d'Abbeville et de son arrondissement, Abbeville, , 606 p. (lire en ligne), p. 410.
↑Gazette de France (1631-1768), dans : Table ou abrégé des 35 volumes de la Gazette de France, tome. III, no 24, p. 93.
Janine Coudoux, « Utilisation de la couverture aérienne régulière infrarouge de la France pour la recherche des monuments disparus : l'exemple de l'abbaye de Longvillers (Pas-de-Calais) », dans Actes du 103e congrès national des sociétés savantes : Nancy-Metz, 1978, Paris, Bibliothèque nationale de France, , 306 p. (ISBN9782717714630), p. 219-236
Michel Champagne, Abbaye de Longvilliers (62). Actes et documents, 1132-1793 : Table patronymes et index locorum, Wambrechies, Groupement généalogique de la région Nord, , 72 p.