La tradition populaire prétend qu'il existait en ce lieu une ancienne ville qu'on désigne sous le nom de Caramignan. Cette tradition n'est appuyée par aucun document écrit, mais au sud de la chapelle on voit la terre jonchée de briques et de tuiles romaines.
L'histoire prestigieuse de l'abbaye cistercienne de Franquevaux commence au milieu du XIIe siècle au Castrum Belvedin (château de Beauvoisin). Celui-ci aurait appartenu aux Templiers avant de revenir à la famille du vicomte de Nîmes.
En 1141 un groupe de moines envoyés par le jeune Ordre de Cîteaux requiert l'hospitalité du seigneur Pierre de Belvedin. Ils avaient traversé à pied la France, menés par le père abbé Galthérius, dans le but de fonder une abbaye. Celui-ci après une longue prospection, décide d'implanter son abbaye au milieu du pays camarguais. Pour cela il a tenu compte de l'isolement du lieu, de critères divers notamment telluriques, voire occultes…
En 1143 un gentilhomme du pays, nommé Pons-Guillaume, fit la donation de terres au bord du vaste étang de Scamandre. L'évêque de Nîmes, Aldebert, entérine cette décision, faisant de Galthérius (Gautier) le premier père abbé de cette épopée spirituelle. L'abbaye sera construite durant 70 ans avec les pierres des carrières de Fontvieille charriées par bateau sur un ancien bras oriental du Rhône. Rapidement, elle devient l'une des plus importantes du Languedoc.L'église abbatiale sera consacrée en 1209, ainsi que les bâtiments conventuels :salle capitulaire, réfectoire, dortoir, cloître, etc...
À la suite d'un différend dont on ignore la teneur, qui s'élevait entre l'abbaye et la ville de Montpellier, le pape Innocent III (1198-1216), adressa une bulle à l'évêque de Maguelone : Guillaume d'Autignac, ainsi qu'à l'archidiacre de la ville, Jean de Montlaur, leur enjoignant de faire appliquer la sentence rendue par l'évêque d'Agde : Tédisio Balbi, dit Thédise, en faveur des bourgeois de Montpellier, contre l'abbaye[1].
Au XVe siècle, l'instauration de la commende sonnera le déclin de l’abbaye, en effet le roi récompensant ses nobles vassaux en leur offrant une abbaye, ils vont y puiser à loisir d'importants pourcentages[2].
En 1789 les habitants de Vauvert chassèrent les derniers moines.
Le corps principal a été rénové et propose aujourd'hui les gîtes et chambres d'hôtes de « l'Ancienne Abbaye de Franquevaux »2.
Les pierres d'une partie des ruines de l'abbaye ont permis de construire les murs des maisons d'un hameau comptant aujourd'hui une centaine d’habitants. Situé près du canal du Rhône à Sète et contre le plateau des Costières sur une route qui se perd dans les roseaux au milieu des étangs, Franquevaux connaît des jours silencieux et tranquilles entre le noir et le blanc des taureaux et des chevaux camarguais.
À l'instar de Beauvoisin, commune dont il dépend, le hameau de Franquevaux fait partie du terroir viticole des Costières de Nîmes.
Architecture et description
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Rue de l'Abbaye
Vestiges de l'Abbaye
Autre carte Cassini de Franquevaux
Sceau
Légende en capitales romaines, entre cordons :
S. SANCTE. MARIE
LIBERE. VALLis
dans le champ, l'abbé de face, mitré, tenant la crosse tournée en dehors et un livre sur la poitrine[3],[Note 1]
Liste des abbés
- 1143-1147 : Gautier
- 1147-1152 : Willencus
- 1154-1160 : Hugues Ier
- 1160-1162 : Bertrand Ier
- 1162-1168 : Vivien
- 1168-1175 : Bertrand II
- 1176-1208 : Pons Ier
- 1209-1219 : Pierre Ier Benoît (?-1219)
- 1232-1235 : Rostaing
- 1235-1243 : Guillaume Ier Béliart
- 1243-1258 : Firmin
- 1273-1276 : Guillaume II
- 1299-1300 : Hugues II
- 1312-1321 : Raimond Ier
- 1321-1328 : Pierre II Frédols
- 1328-1329 : Renaud ou Raimond
- 1333-1340 : Béranger de Lévezon
- 1351-1354 : Bernard, devient abbé de Sénanque en 1354
- 1354-1359 : Jean Ier Amauri, nommé par le pape Innocent VI
- 1359-1369 : Pierre III de Belvezin, nommé par le pape Innocent VI
droit de dépaissance sur les terroirs de Malmont et Malmontet entre elle et les religieux de Gourdouse différent réglé par une transaction à l'initiative de Raimond II évêque d'Uzès en juin 1188, acte signé par Pons prieur de Saint-Nicolas de Campagnac[7]
Prieurés, cures
Prieuré de Gourdouze, donné par Guillaume de Peyre, évêque de Mende en 1156 qui toutefois se conservait certains privilèges, comme le droit de faire estiver en franchise ses chevaux[Note 2]. Les religieux en seront chassés en 1433 par Rodrigue de Villandrando. Après négociation et versement d'une somme d'argent celui-ci quitte les lieux et en 1435, le prieuré devient la propriété des chanoines du Prieuré Saint-Nicolas de Campagnac[8]
Notes
↑Louis Blancard note :exemplaire bien conservé, C.J. attache de peau -SSA 91-12 Siev
↑Si la date indique sur le site historique de la mairie de Vialas est exact, il s'agit alors de l'évêque Aldebert III du Tournel,
Références
↑Julien Rouquette, Augustin Villemagne, Bullaire de l'Église de Maguelone, Paris-Montpellier, Picard, Valat, 1911-1914, I; n.193-CXXXII, p. 347-348
↑Les possessions territoriales de l'abbaye de Franquevaux (Gard) dans le diocèse de Mende; Jules BARBOT in Bulletin de la Soc. agr. de Lozère, 2e semestre 1915
↑Louis Blancard, Iconographie des sceaux et bulles, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 1860, vol. II, p. 230
↑Gallia Christiana et Claude Vic, Joseph Vaissette, Histoire général du Languedoc, tome IV, p. 629-630
↑Armand Jean, Les Évêques et les archevêques de France depuis 1682 jusqu'à 1801, Paris et Mamers, 1891, p. 444