Abbaye Notre-Dame de la Réau
L’abbaye Notre-Dame de la Réau, située sur la rive gauche du Clain dans un coin isolé des confins du Poitou et de la Basse-Marche, est fondée au XIIe siècle par les chanoines suivant la règle de saint Augustin ; elle se trouve sur la commune de Saint-Martin-l'Ars dans le département de la Vienne. Notre-Dame de la Réau occupe une place très honorable parmi les grands monastères fondés en France au Moyen Âge et dont l'influence, profonde jusqu'à la Révolution, s'est exercée non seulement dans le pays environnant mais au loin grâce à ses nombreuses filiales, jusqu'en Anjou et en Bretagne. Après en avoir fait l'étude historique et archéologique en 1937, François Eygun, écrivait dans la presse poitevine en 1970 qu'il s'agissait là de l'un « des monuments les plus prestigieux du Haut-Poitou » HistoriqueLes chanoines, dans leur déclaration à l'Assemblée Générale du Clergé de 1750, s'expriment ainsi : « Ladite abbaye paroist subsister dès le XIIe siècle… la fondation ne se trouve pas ! » Lesdits chanoines se sont toujours réclamés pour leur abbaye d'une fondation royale. Le nom de La Réau, Régalis, la Royale, fait d'ailleurs aussitôt penser à un protecteur couronné, mais ce protecteur fut-il Louis VII roi de France, ou Henri II Plantagenet ? En 1219, La Réau compte seize prieurés. La guerre de Cent Ans allait lui porter de terribles coups, déjà fortifiée en 1370, elle est incendiée par les Anglais en 1372. Elle fut rebâtie et munie de fortifications. Un soir de 1531, un ancien chef de bande, Antoine de Guillerville, qui habitait le château de Vilaigre non loin de Saint-Martin-l'Ars, trouva moyen, à la tête d'une vingtaine de soudards, de s'emparer par surprise de la Réau, profitant de ce qu'on avait abaissé le pont-levis pour la rentrée d'un de ses habitants. Et durant plusieurs semaines, après en avoir chassé les religieux, toute la bande y fit ripaille. Vers 1550, l'abbaye passa au calvinisme sous l'influence de l'abbé Aufort, mais celui-ci se rétracta vers la fin de sa vie et l'abbaye revint alors à l'obédience romaine. En 1653, la réforme des Génovéfains est introduite et des travaux de réparation sont entrepris. Ont lieu des échanges de bâtiments, des essais de restauration et enfin deux ailes sont rasées et le reste restauré sous le prieur François Henin[1]. Au moment de la Révolution française, l'abbaye était entrée en décadence. Les bâtiments furent vendus comme bien national. Le domaine a appartenu à la famille de Fremond de La Merveillère[2]. ArchitectureLongée à l'est par le Clain et au nord par une large douve franchie par deux ponts-levis donnant sur des poternes, l'église est en croix avec un chœur et des chapelles presque carrées. Ses angles sont munis d'échauguettes couronnées de mâchicoulis qui datent du XVe siècle. Le croisillon gauche de l'église se prolonge d'un bâtiment allant jusqu'à la rivière avec une aile perpendiculaire qui limitait un cloître. Deux tours rondes renforcent les angles de l'enceinte. Le clocher octogonal de l'église s'est effondré au XXe siècle. Les anciens bâtiments monastiques ont été remaniés au XVIIe siècle. L'un d'eux abrite un escalier à belle balustrade en pierre de XVIIe siècle ainsi que la salle capitulaire romane du XIIe siècle. Cette dernière est voûtée d'arêtes : les doubleaux sont sculptés de masques humains pleins de fantaisie. L'abbaye Notre-Dame de La Réau a été classée au titre des monuments historiques en 1941[3],[4] pour les vestiges de l'abbatiale, la salle capitulaire, la grosse tour nord, le grand escalier de pierre, et les vestiges de la tour de l'enceinte. Les autres bâtiments l'ont été en 1994[4]. Galerie
Notes et références
Voir aussiSources et bibliographie
Articles connexesLiens externes
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