2012 en Papouasie-Nouvelle-Guinée

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Chronologie

Carte de la Papouasie-Nouvelle-Guinée
  •  : La Papouasie-Nouvelle-Guinée subit « l’un des pires glissements de terrain » de son histoire. Vers quatre heures du matin, des tonnes de boue et de pierre se déversent du mont Gigira, dans les Hautes-Terres méridionales, sur deux villages près de la ville de Tari, les enfouissant sous environ douze mètres de débris. Il y aurait plus de soixante morts ou disparus. Le glissement provient d'une carrière dans la montagne, et des survivants accusent les exploitants de n'avoir pas pris les mesures nécessaires pour éviter un tel événement. Le premier ministre, Peter O'Neill, se rend sur place[3],[4],[5].
  •  : Le colonel Yaura Sasa (retraité) mène une action qualifiée de « mutinerie », dans le cadre du conflit politique et constitutionnel entre Michael Somare et Peter O'Neill. À la tête d'une vingtaine de soldats, il s'introduit dans un camp militaire, dont il prend le contrôle sans qu'un coup de feu ne soit tiré, et place le général de brigade Francis Agwi, chef des armées, en détention dans son logement. Sasa affirme avoir été nommé à la tête des armées par Michael Somare, qu'il reconnaît comme premier ministre légitime ; au nom du « respect de la Constitution et des tribunaux », il somme « le chef de l'État » de nommer Somare à la tête du gouvernement, faute de quoi il entreprendra « les actions qui seraient nécessaires ». Quelques heures plus tard, le premier ministre Peter O'Neill annonce que la mutinerie est terminée, et qu'Agwi a été libéré[6].
Le Rabaul Queen.
  •  : Naufrage du ferry MV Rabaul Queen (en), de la compagnie Rabaul Shipping, lors d'une traversée entre les villes de Kimbe (Nouvelle-Bretagne occidentale) et Lae (Morobe) en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il y a 351 passagers et douze membres d'équipage à bord[7],[8]. La grande majorité des passagers sont des élèves ou étudiants rejoignant leur lycée ou leur université[9]. Le lendemain, il est annoncé que les secouristes ont pu porter secours à 246 rescapés. Aucun corps n'a été trouvé, mais une centaine de personnes demeurent disparues[10]. S'ensuivent cinquante-six heures de recherches infructueuses, au cours desquelles sont repêchés cinq corps, mais aucun survivant ; les secouristes estiment qu'il n'y aura pas d'autre survivant. Le bilan du désastre s'élève donc à cinq morts, cent-douze disparus et deux-cent quarante-six rescapés[8].
Peter O'Neill (g.) et Michael Somare (d.), protagonistes de la crise politique.
  •  : Le Parlement de Papouasie-Nouvelle-Guinée, sous l'impulsion du gouvernement O'Neill, crée une controverse en adoptant une loi (Judicial Conduct Act) lui permettant de suspendre tout juge de ses fonctions, et de le soumettre à l'examen d'un tribunal. La loi est vivement critiquée par le chef de l'opposition officielle, Dame Carol Kidu, et par le journal The National, qui dénoncent un manquement au principe de séparation des pouvoirs, et la subordination des juges aux pouvoirs législatifs et exécutif. Les opposants à cette loi suggèrent qu'elle vise à permettre au gouvernement de démettre le président de la Cour suprême, Sir Salamo Injia, avec lequel il entretient des rapports conflictuels[11],[12],[13]. Une manifestation contre cette loi rassemble des milliers de personnes à Port Moresby, dont de nombreux étudiants de l'Université de Papouasie-Nouvelle-Guinée, et une pétition est déposée au Parlement[14],[15]. Le , le Parlement suspend deux juges de la Cour suprême, Sir Salamo Injia et Nicholas Kerriwom, perçus comme des opposants au gouvernement[16].
  •  : Un mois avant la tenue d'élections législatives, la Cour suprême ordonne à nouveau que Sir Michael Somare soit restitué au poste de premier ministre, au motif que sa destitution s'était faite de manière non-constitutionnelle[17]. Le vice-premier ministre Belden Namah réagit en faisait arrêter le président de la Cour suprême, Sir Salamo Injia, pour sédition, estimant qu'il était biaisé[18].
  •  : Le vice-président du Parlement, Francis Marus, ouvre une session parlementaire en reconnaissant le jugement de la Cour suprême. Somare, et non O'Neill, est le premier ministre, dit-il. Toutefois, ajoute-t-il, Somare ne peut être premier ministre, puisqu'il n'est plus député, ayant été disqualifié de cette fonction pour avoir manqué plusieurs sessions du Parlement. En conséquence, il n'y a pas de premier ministre en Papouasie-Nouvelle-Guinée. « Visiblement surpris », O'Neill, qui n'est pas sur place à ce moment-là, « se précipite » pour rejoindre le Parlement et s'entretenir avec les députés de sa majorité. Il annonce ensuite que le Parlement procèdera à l'élection d'un premier ministre le lendemain[19],[20],[21]. Le Parlement élit O'Neill premier ministre le , l'opposition n'assistant pas à la procédure. Il est investi le jour-même[22].
  •  : Lors de la première session du parlement après les élections, les députés confirment Peter O'Neill au poste de premier ministre. Dans un retournement de situation, il bénéficie du soutien de son ancien rival Sir Michael Somare. Theodore Zurenuoc est pour sa part élu président du Parlement, remplaçant Jeffrey Nape[23].
  • novembre : La Papouasie-Nouvelle-Guinée lève ses barrières douanières à la quasi-totalité des produits en provenance des trois autres pays du Groupe mélanésien Fer de lance. Ces trois pays (Fidji, Salomon, Vanuatu) avaient déjà établi un marché commun. Les pays membres s'accordent aussi sur la libre circulation des travailleurs qualifiés entre leurs territoires respectifs[25].
  •  : La mission RAMSI (débutée en 2003) touchant à sa fin, les soldats néo-zélandais et tongiens quittent les îles Salomon. Ils confient la relève à des soldats australiens et papou-néo-guinéens, qui devraient quitter le pays à leur tour mi-2013[26].

Notes et références

  1. (en) "Papua New Guinea political crisis ends as Governor-General changes mind", The Telegraph, 20 décembre 2011
  2. (en) "Goodbye 2011", Post-Courier, 30 décembre 2011
  3. (en) "Buried alive!", Post Courier, 25 janvier 2012
  4. (en) "PNG officials try to establish scale of landslide disaster in Southern Highlands", Radio New Zealand International, 25 janvier 2012
  5. (en) "Massive PNG landslide wipes out sleeping village", Sydney Morning Herald, 26 janvier 2012
  6. (en) "Soldiers oust PNG defence chief amid power struggle", BBC, 26 janvier 2012
  7. (en) "Passenger ferry sinks off Papua New Guinea", BBC, 2 février 2012
  8. a et b (en) "Papua New Guinea ferry victim search scaled back", Times Live, 5 février 2012
  9. (en) "PNG survivors battled for their lives", TVNZ, 3 février 2012
  10. (en) "Papua New Guinea ferry: Fears grow for 100 missing", BBC, 3 février 2012
  11. (en) "PNG votes for power to oust judges", Sydney Morning Herald, 22 mars 2012
  12. (en) "PNG 'turning into a dictatorship'", AAP, 22 mars 2012
  13. (en) "No to Judicial conduct legislation", The National, 21 mars 2012
  14. (en) "Papua New Guinea PM promises explanation", Special Broadcasting Service, 23 mars 2012
  15. (en) "New judge rules spark PNG outrage", AAP, 24 mars 2012
  16. (en) "Somare men try to stop judges' suspension", Sydney Morning Herald, 4 avril 2012
  17. (en) "PNG court undercuts PM's power From:", AAP, 21 mai 2012
  18. (en) "PNG charges chief judge with sedition", The Australian, 25 mai 2012
  19. (en) "PNG's top job up for grabs again", Sydney Morning Herald, 30 mai 2012
  20. (en) "PNG declares prime minister's office vacant", Australian Broadcasting Corporation, 29 mai 2012
  21. (en) "Papua New Guinea without a prime minister", The Telegraph, 29 mai 2012
  22. (en) "O'Neill sworn in as PNG PM - again", Sydney Morning Herald, 31 mai 2012
  23. a et b (en) "Peter O’Neill elected as PNG Prime Minister", Radio New Zealand International, 3 août 2012
  24. (en) "Diamond Jubilee: Charles and Camilla on Papua New Guinea tour", BBC, 3 novembre 2012
  25. (en) "COVER REPORT: It’s Open!", Islands Business, novembre 2012
  26. (en) "Mission of success for Kiwi contingent", New Zealand Herald, 3 décembre 2012