Éther 18-couronne-6
L'éther 18-couronne-6, ou 18-C-6, est un composé organique de formule chimique (C2H4O)6. Il se présente sous la forme d'un solide hygroscopique cristallisé blanc à bas point de fusion. Il s'agit d'un éther couronne qui agit comme chélateur de certains cations métalliques, avec une affinité particulière pour les cations de potassium — la constante de dissociation dans le méthanol est 106. Le chimiste américain Charles Pedersen a reçu le Prix Nobel de chimie en 1987 pour ses travaux sur ce type de composés. On prépare ce composé par une synthèse de Williamson modifiée en présence d'un cation[3] ou par oligomérisation de l'oxyde d'éthylène : On le purifie par distillation, lors de laquelle sa tendance à la surfusion apparaît évidente. Il peut également être purifié par recristallisation dans l'acétonitrile chaud. Il peut être produit totalement anhydre en solution dans le tétrahydrofurane suivie de l'addition de sodium-potassium (NaK) pour donner le composé [K(18-C-6)]Na. L'analyse cristallographique de 18-couronne-6 montre une molécule relativement plate mais dont la géométrie des atomes d'oxygène n'est pas aussi régulièrement hexagonale qu'habituellement représenté[4]. Cette géométrie change significativement lors de la chélation : Les éthers couronnes peuvent être utilisés au laboratoire comme catalyseurs de transfert de phase[5], bien qu'il existe de tels catalyseurs moins chers et moins spécifiques. En présence de 18-C-6, le permanganate de potassium se dissout dans le benzène en donnant du « benzène violet », appelé parfois « benzène pourpre » par traduction littérale de l'anglais purple benzene, qui peut être utilisé pour oxyder divers composés organiques. Plusieurs réactions de substitution sont également favorisées par la présence d'éther 18-couronne-6, qui empêche l'appariement des ions et permet aux anions d'agir comme des nucléophiles nus. L'acétate de potassium est ainsi un nucléophile plus puissant en présence de 18-C-6 dans les solvants organiques :
Le premier sel d'électrure impliquant l'éther 18-couronne-6 à avoir été synthétisé et observé par cristallographie aux rayons X est le [Cs(18-C-6)2]+•e− en 1983. Ce composé sensible à l'air et à l'humidité a une structure moléculaire sandwich, dans laquelle l'électron est piégé dans des cavités pratiquement sphériques. La distance entre deux électrons est cependant trop grande — 868 pm — pour que ce matériau soit un conducteur électrique[6],[7]. L'éther dibenzo-18-couronne-6 est un dérivé aux propriétés chélatrices plus puissantes que le 18-couronne-6 vis-à-vis des cations de métaux alcalins. Notes et références
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