L'équation de Simon est une équation empirique qui décrit la variation du point de fusion d'une substance en fonction de la pression . Elle a été proposée par Franz Simon et Gunther Glatzel en 1929[ 1] .
Équation originelle
L'équation de Simon s'écrit :
P
=
P
⋆
[
(
T
T
0
)
c
−
1
]
{\displaystyle P=P_{\star }\left[\left({\frac {T}{T_{0}}}\right)^{c}-1\right]\quad }
ou
T
=
T
0
(
1
+
P
P
⋆
)
1
c
{\displaystyle \quad T=T_{0}\,\left(1+{\frac {P}{P_{\star }}}\right)^{\frac {1}{c}}}
où :
T
{\displaystyle T}
et
P
{\displaystyle P}
sont la température et la pression (
T
{\displaystyle T}
est le point de fusion à la pression
P
{\displaystyle P}
),
T
0
{\displaystyle T_{0}}
est le point de fusion à pression nulle,
P
⋆
{\displaystyle P_{\star }}
(exprimé en unités de pression , positif) et
c
{\displaystyle c}
(sans dimension , supérieur à 1 ) sont des paramètres empiriques.
En pratique,
T
0
{\displaystyle T_{0}}
peut souvent être confondu avec le point de fusion à pression ordinaire .
Métastabilité
En dessous du point triple solide-liquide-gaz (
P
<
P
T
{\displaystyle P<P_{\mathrm {T} }}
, y compris
P
<
0
{\displaystyle \,P<0}
), l'équation de Simon décrit le prolongement métastable de la courbe de fusion.
L'équation de Simon vérifie le théorème de Nernst , selon lequel
d
P
d
T
→
0
{\displaystyle \,{\frac {\mathrm {d} P}{\mathrm {d} T}}\to 0\,}
quand
T
→
0
{\displaystyle \,T\to 0}
. De fait, il a été démontré en 2016 que l'équation de Simon est asymptotiquement exacte quand
T
→
0
{\displaystyle \,T\to 0}
[ 2] .
Dédimensionnalisation et états correspondants
Dédimensionnalisation
Il peut être commode de dédimensionnaliser l'équation de Simon en posant :
P
′
=
P
+
P
⋆
,
P
~
=
P
′
P
⋆
,
T
~
=
T
T
0
{\displaystyle P'=P+P_{\star }\,,\quad {\tilde {P}}={\frac {P'}{P_{\star }}}\,,\quad {\tilde {T}}={\frac {T}{T_{0}}}}
.
L'équation de Simon s'écrit alors[ 3] :
P
~
=
T
~
c
{\displaystyle {\tilde {P}}={\tilde {T}}^{c}}
.
Il est alors naturel de dédimensionnaliser aussi les grandeurs thermodynamiques que sont l'entropie de fusion
Δ
S
{\displaystyle \Delta S}
et le volume de fusion
Δ
V
{\displaystyle \Delta V}
, en posant :
Δ
S
~
=
Δ
S
R
,
Δ
V
~
=
P
′
R
T
Δ
V
{\displaystyle \Delta {\tilde {S}}={\frac {\Delta S}{R}},\quad \Delta {\tilde {V}}={\frac {P'}{R\,T}}\,\Delta V}
.
La relation de Clapeyron
d
P
/
d
T
=
Δ
S
/
Δ
V
{\displaystyle \,\mathrm {d} P/\mathrm {d} T=\Delta S/\Delta V\,}
s'écrit alors[ 3] :
Δ
S
~
Δ
V
~
=
c
{\displaystyle {\frac {\Delta {\tilde {S}}}{\Delta {\tilde {V}}}}=c}
.
États correspondants
Pour les 21 substances [ a] examinées par Faizullin et Skripov[ 3] , la différence
Δ
S
~
−
Δ
V
~
{\displaystyle \,\Delta {\tilde {S}}-\Delta {\tilde {V}}\,}
ne varie qu'entre 0,37 et 0,74, et pour seulement 5 d'entre elles cette différence s'écarte de 0,61 de plus que 10 %. On observe donc une sorte de loi des états correspondants :
Δ
S
~
−
Δ
V
~
≈
0
,
61
{\displaystyle \Delta {\tilde {S}}-\Delta {\tilde {V}}\approx 0{,}61}
donc :
Δ
S
~
≈
0
,
61
c
c
−
1
,
Δ
V
~
≈
0
,
61
c
−
1
{\displaystyle \Delta {\tilde {S}}\approx 0{,}61\,{\frac {c}{c-1}}\,,\quad \Delta {\tilde {V}}\approx {\frac {0{,}61}{c-1}}}
.
Extensions
Pour approcher au mieux les résultats expérimentaux, on peut complexifier l'équation en écrivant, sous forme dédimensionnalisée :
P
~
=
T
~
a
f
(
T
~
)
{\displaystyle {\tilde {P}}={\tilde {T}}^{a}f({\tilde {T}})}
où la fonction
f
{\displaystyle f}
implique un ou plusieurs paramètres supplémentaires, et
f
(
T
~
)
→
1
{\displaystyle \,f({\tilde {T}})\to 1\,}
quand
T
~
→
1
{\displaystyle {\tilde {T}}\to 1}
.
Faizullin et Skripov[ 3] proposent deux formes pour la fonction
f
{\displaystyle f}
:
f
(
T
~
)
=
e
b
(
T
~
−
1
)
{\displaystyle f({\tilde {T}})=\mathrm {e} ^{b\,({\tilde {T}}-1)}}
et :
f
(
T
~
)
=
1
−
b
T
~
(
T
~
−
1
)
{\displaystyle f({\tilde {T}})=1-b\,{\tilde {T}}\,({\tilde {T}}-1)}
.
Notes et références
Notes
↑ Ces 21 substances sont Ne , Ar , Kr , Xe , N2 , O2 , F2 , CH4 , CCl4 , Na , K , Rb , Cs , Al , Ni , Cu , Zn , Ag , Cd , Au et Pb .
Références
↑ (de) Franz Simon et Gunther Glatzel, « Bemerkungen zur Schmelzdruckkurve » [« Commentaires sur la courbe de pression de fusion »], Zeitschrift für Anorganische und Allgemeine Chemie , vol. 178, no 1, 22 janvier 1929 , p. 309-316 (DOI 10.1002/zaac.19291780123 ) .
↑ (en) P. P. Fedorov, « Derivation of the Simon equation », Doklady Physics (en) , vol. 61, septembre 2016 , p. 427-428 (DOI 10.1134/S1028335816090020 ) .
↑ a b c et d (en) M. Z. Faizullin et V. P. Skripov, « The Modified Simon Equation and Some Properties of Substances on the Melting Line », High Temperature , vol. 45, no 5, 2007 , p. 621-627 (DOI 10.1134/S0018151X07050070 ) .
Bibliographie
(en) Stanley E. Babb, Jr., « Parameters in the Simon Equation Relating Pressure and Melting Temperature », Reviews of Modern Physics , vol. 35, avril-juin 1963 , p. 400-413 (DOI 10.1103/RevModPhys.35.400 )
Louis Bosio, André Defrain et Israël Epelboin, « Changements de phase du gallium à la pression atmosphérique », Journal de Physique , vol. 27, nos 1-2, 1er janvier 1966 , p. 61-71 (DOI 10.1051/jphys:01966002701-206100 , lire en ligne [PDF] ) , p. 66-67
Bernard Le Neindre, Effets des hautes et très hautes pressions , Techniques de l'ingénieur , 10 décembre 1990 , 36 p. (lire en ligne ) , p. 23-25
Jean-Pierre Petitet, Action de la pression sur les édifices moléculaires solides , Techniques de l'ingénieur , 10 octobre 2003 , 13 p. (lire en ligne ) , p. 2