Énergie en TanzanieLe secteur de l'énergie en Tanzanie a un profil caractéristique des pays les moins avancés : l'énergie dominante reste la biomasse, en particulier le bois pour le chauffage et la cuisine. Elle représente 92,5 % de la production d'énergie primaire et 82,6 % de la consommation intérieure d'énergie primaire en 2019. Des réserves de gaz naturel relativement importantes, situées en mer, ont été découvertes depuis 2012. La production de gaz naturel (4,1 % de la production d'énergie primaire en 2019) est utilisée dans des centrales électriques, dans l'industrie et dans les transports (GNC). Un projet de terminal d'exportation de gaz naturel liquéfié est en cours de développement. La Tanzanie produit également du charbon (2,2 % de la production d'énergie primaire en 2019), utilisé dans l'industrie. L'électricité représente seulement 3 % de la consommation finale d'énergie. Elle est produite aux deux tiers par des centrales thermiques (gaz naturel 45,6 %, pétrole 20,9 %), à 31,5 % par des centrales hydroélectriques, à 1,1 % par le solaire photovoltaïque et à 0,9 % par de la biomasse. Les émissions de CO2 liées à l'énergie par habitant en Tanzanie représentent seulement 4 % de la moyenne mondiale et 19 % de la moyenne africaine. Production d'énergie primaireLa production d'énergie primaire de la Tanzanie s'élevait en 2019 à 827,9 PJ, en progression de 185 % depuis 1990, répartie en 92,5 % de biomasse, 4,1 % de gaz naturel, 2,2 % de charbon, 1,1 % d'hydroélectricité et 0,04 % de solaire[1]. Gaz naturelBGR (Agence fédérale allemande pour les sciences de la Terre et les matières premières) estime les réserves prouvées de gaz naturel de la Tanzanie à 7 Gm3 (milliards de mètres cubes) fin 2020, loin derrière le Nigeria (5 848 Gm3), l'Algérie (2 279 Gm3) et l'Égypte (2 138 Gm3). Ces réserves représentent 7 années de production au rythme de 2020 (1 Gm3. Les ressources potentielles supplémentaires sont estimées à 1 600 Gm3[2]. En mars 2013, deux compagnies pétrolières associées, la norvégienne Statoil (rebaptisée depuis Equinor) et l'américaine ExxonMobil, annoncent leur troisième découverte majeure dans la région en un an : elles ont trouvé trouvé au large des côtes tanzaniennes, dans l'océan Indien, un gisement de gaz naturel situé à 2 kilomètres de profondeur renfermant entre 115 et 170 Gm3 de gaz naturel. Au total, selon le ministre tanzanien de l'énergie et des ressources minérales, les réserves de gaz tanzaniennes atteignent déjà 1 150 Gm3. Mais les gisements identifiés, souvent dispersés et profonds, ne seront pas techniquement exploitables ou viables économiquement. Des infrastructures coûteuses vont devoir être mises en place pour pouvoir exporter le gaz vers l'Asie. L'extraction du gaz, en mer pour l'essentiel, ne pourra pas commencer avant une dizaine d'années[3]. En juillet 2021, le ministre tanzanien de l’Énergie annonce un programme de 12,9 millions $ pour développer l’utilisation du gaz naturel comprimé (GNC) dans le pays. Le pays consomme le gaz qu’il produit à Songo Songo pour la production d’électricité, l'industrie, l’usage domestique et de façon marginale le transport. Environ 3 000 foyers sont approvisionnés en GNC à Dar es-Salaam, Mtwara et Lindi ; le nouveau programme permettra de convertir davantage d’automobiles au GNC[4]. En juin 2022, Equinor et Shell signent avec le ministère de l'Énergie un accord cadre pour la construction dans le port de Lindi d'un terminal d'exportation de gaz naturel liquéfié ; la décision finale d'investissement est prévue en 2025. Equinor exploite avec Exxon Mobil un bloc de gaz naturel, à une centaine de kilomètres au large de Lindi, dont les réserves sont estimées à 566 Gm3 ; Shell exploite, avec les compagnies partenaires Ophir Energy et Pavilion Energy, deux blocs avec des réserves estimées à 453 Gm3. Le début d'activité est espéré à l'horizon 2029-2030[5]. PétroleSelon le BGR, la Tanzanie n'a pas de réserves prouvées de pétrole, mais aurait des ressources potentielles, à investiguer, de 500 Mt[2]. CharbonSelon le BGR, la Tanzanie dispose de 269 Mt de réserves prouvées de pétrole. Ces réserves représentent 384 années de production au rythme de 2020 (0,7 Mt). Les ressources potentielles supplémentaires sont estimées à 1 141 Mt[2]. La CIA estime la production de charbon en 2020 à 712 kt, dont 126 kt exportées[6]. Importations d'énergieEn 2019, la Tanzanie a importé 105,7 PJ de produits pétroliers et 0,4 PJ d'électricité[1]. Consommation d'énergieConsommation d'énergie primaireLa consommation intérieure d'énergie primaire de la Tanzanie s'élevait en 2019 à 927,6 PJ, en progression de 191 % depuis 1990, répartie en 82,6 % de biomasse, 10,7 % de produits pétroliers importés, 3,7 % de gaz naturel, 2 % de charbon, 1,0 % d'hydroélectricité, 0,04 % d'électricité importée et 0,035 % de solaire[1]. La consommation d'énergie primaire par habitant de la Tanzanie s'élevait en 2019 à 16,0 GJ, soit seulement 20 % de la moyenne mondiale : 79,1 GJ et 58 % de la moyenne de l'Afrique : 27,4 GJ ; celle de l'Égypte était de 40,1 GJ, celle de la France de 150,5 GJ, celle de la Chine de 101,5 GJ et celle des États-Unis de 282 GJ[7]. Consommation finale d'énergieLa consommation finale d'énergie de la Tanzanie s'élevait en 2019 à 797,9 PJ, répartie en 83,9 % de biomasse, 10 % de produits pétroliers, 2,3 % de charbon, 0,8 % de gaz naturel et 3,0 % d'électricité. Le secteur résidentiel consommait 71,2 % de cette énergie, l'industrie 10,5 %, les transports 8,6 %, l'agriculture 6,1 %, le secteur tertiaire 0,8 % et les usages non énergétiques (chimie) 0,3 %[1]. Le charbon est consommé par l'industrie, les produits pétroliers à 20 % pour la production d'électricité, à 69 % par les transports, à 6,8 % par le secteur résidentiel, à 2,5 % par les usages non énergétiques et à 1 % par l'agriculture. Le gaz naturel est utilisé à 86 % pour la production d'électricité et à 18 % par l'industrie[1]. Secteur de l'électricitéProduction d'électricitéSelon l'AIE, la Tanzanie a produit 7,86 TWh en 2019, en progression de 383 % depuis 1990. Deux tiers de cette électricité sont produits par des centrales thermiques, fonctionnant soit au gaz naturel (45,6 % du total), soit au pétrole (20,9 %) ; 31,5 % de l'électricité provient des barrages hydroélectriques, 1,1 % du solaire photovoltaïque et 0,9 % de la biomasse[8]. La puissance installée des centrales tanzaniennes s'élevait en 2020 à 1 623 MW, dont 65 % de centrales à combustibles fossiles, 32,8 % d'hydraulique, 1,3 % solaires et 1 % utilisant la biomasse et les déchets[6]. HydroélectricitéSelon l'International Hydropower Association (IHA), la production hydroélectrique de la Tanzanie s'est élevée à 2 TWh en 2021, soit 1 % de la production africaine, loin derrière le Mozambique et la Zambie : 15 TWh chacun, l'Éthiopie et l'Égypte : 14 TWh chacun. La puissance installée des centrales hydroélectriques de la Tanzanie totalisait 562 MW fin 2021, soit 1,5 % du total africain, au 18e rang en Afrique, loin derrière l'Éthiopie (4 074 MW), l'Angola (3 836 MW) et l'Égypte (2 876 MW). En 2022, la centrale de Kikagati (15,6 MW) a été mise en service sur la frontière entre la Tanzanie et l'Ouganda[9]. Le barrage de Kidatu (204 MW), construit de 1972 à 1975 sur la rivière Ruaha, près de la ville de Kidatu, dans la région de Morogoro, à 337 km au sud-ouest de Dar es Salaam, a été réhabilité en 1993-94 et 1999[10]. Le barrage Julius Nyerere (anciennement « barrage de Rufiji » ou « barrage de Stiegler's Gorge ») est en construction depuis juin 2019 sur le fleuve Rufiji, dans la gorge de Stiegler, dans l'est de la Tanzanie, à environ 200 km de Dar es Salam. Ce grand barrage doit avoir une capacité de 2 115 MW et produire 5 920 GWh annuellement, quasiment autant que la production actuelle du pays. Ce projet a suscité l'opposition d'association écologistes car il va occuper 3 % de la réserve de gibier de Sélous, inscrite au patrimoine mondial en péril par l'UNESCO[11],[12]. En octobre, les sociétés Arab Contractors et Elsewedy Electric, ayant terminé la construction du corps principal du barrage, commencent les préparatifs du remplissage du réservoir du barrage[13]. Consommation d'électricitéSelon l'Agence internationale de l'énergie, la consommation moyenne par habitant s'élève à (121 kWh), soit 3,7 % de la moyenne mondiale (3 265 kWh), 21,6 % de celle de l'Afrique (560 kWh) et 7,6 % de celle de l'Égypte (1 597 kWh)[7]. En 2019, la consommation d'électricité en Tanzanie s'élevait à 6,7 TWh, dont 43 % pour le secteur résidentiel, 27 % pour le secteur tertiaire, 25 % pour l'industrie et 2 % pour l'agriculture[8]. Le taux d'accès à l'électricité atteint 40 % en 2019 (71 % en zones urbaines, 23 % en zones rurales)[6]. Impact environnementalSelon l'AIE, les émissions de CO2 liées à l'énergie par habitant s'élèvent à 0,18 tonne en 2019 en Tanzanie, soit seulement 4 % de la moyenne mondiale : 4,39 tonnes, 19 % de la moyenne africaine : 0,97 tonne et 8 % de celle de l'Égypte : 2,25 tonnes[7]. Notes et références
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