Marie Ernest Émile Gigleux est né à Étain (Meuse) le . Son père Claude Gigleux, principal du collège d'Étain, est âgé de 49 ans, et sa mère Jeanne Félicie Vinot, sans profession, est âgée de 38 ans[1].
Lorsqu'il a 20 ans, le Conseil de Révision de la Seine le déclare bon pour le service armé et dispensé (frère mort en activité de service), et signale : sourcils châtains, yeux bleus, front découvert, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1,67 m. Il est réformé en 1895 pour tuberculose pulmonaire[3].
Miné par la phtisie[7],[8], il meurt célibataire le vendredi , à l'âge de 33 ans, à Courbevoie (Hauts-de-Seine), en son domicile rue de Sébastopol, 16, où il habitait avec sa mère[6],[9]. Ses obsèques ont été célébrées en l'église de Courbevoie[7],[8].
Regards sur l'œuvre
Dans le Dictionnaire bibliographique et critique (...) des poètes français du XIXe siècle[10] par Catulle Mendès :
Selon l'opinion du critique Clément Janin, le recueil Les Troublants mystères d'Émile Gigleux fait honneur aux lettres françaises, en alliant le charme de Musset à la vigueur nerveuse de M. de Heredia[10].
Pour Georges Rodenbach, le recueil Les Frissons de l'Ombre est un « livre d'une inspiration touffue et multicolore, d'un lyrisme qui s'exprime en rythmes piaffants, en nobles images »[10].
Avec d'autres poètes (Paul Vérola (Horizons), Eugène Soubeyre (Au Royaume d'Eve), Adrien Mithouard (L'Iris exaspéré)), sa poésie symboliste (Troublants Mystères), « décorative et légendaire à la mode (...) », est condamnée en 1895 par Adolphe Retté, qui y voit une inspiration s'épuisant dans un raffinement artificiel[11].
Vers 1895, un groupe de jeune poètes (les « Poètes nouveaux ») a publié dans Simple Revue, sous le titre d'ensemble « La Poésie », leurs intentions littéraires particulières. Parmi Emile Boissier, Victor Debay, Henri Degron, André Escourrou, Paul Gabillard, Charles Grimont, Fernand Hauser, Tristan Klingsor, Adolphe Lacuzon, Charles Martine, Francis Norgelet, Edmond Pilon, Edmond Rocher, Louis Roux-Servine, la devise d'Émile Gigleux était « Ne point assujettir le fond à la forme, ne point sacrifier la forme à l'idée ! ». La Revue du Nord de la France proposait de les baptiser les Fluidistes[12].
Les jeunes écrivains de 1898, dont fait partie Emile Gigleux, voulaient être idéalistes, en réaction au naturalisme et au réalisme ; leur langue est « riche, hardie, artiste, mais (...) encore tout enténébrée des brouillards du « symbolisme »[13].
↑ abcdefg et hCatulle Mendès, Le mouvement poétique français de 1867 à 1900 : rapport à M. le ministre de l'Instruction publique et des beaux-arts ; précédé de Réflexions sur la personnalité de l'esprit poétique de France ; suivi d'un Dictionnaire bibliographique et critique et d'une nomenclature chronologique de la plupart des poètes français du XIXe siècle, E. Fasquelle (Paris), , 564 p. (lire en ligne), p. 108.