Élection présidentielle grecque de 2025
L’élection présidentielle grecque de 2025 doit avoir lieu en ou afin d'élire au suffrage indirect le président de la République hellénique pour un mandat de cinq ans. La présidente sortante Ekateríni Sakellaropoúlou est éligible pour un second quinquennat bien que sa réélection nécessite l'appui du Premier ministre, Kyriákos Mitsotákis. ContexteFonction présidentielleLe président de la République hellénique assume ses fonctions dans le cadre d'un régime parlementaire. Depuis une révision constitutionnelle élaborée par le gouvernement socialiste d'Andréas Papandréou en , son rôle est essentiellement honorifique[1]. Même si son droit de dissoudre le Parlement se trouve très limité, il nomme le Premier ministre et les autres membres du gouvernement. Élection présidentielle de 2020À l'approche de l'expiration du quinquennat du président sortant Prokópis Pavlópoulos, alors éligible pour un second mandat, le Premier ministre Kyriákos Mitsotákis envisage une autre option que la reconduction du chef de l'État en exercice[2]. Moins d'un an après la victoire de la Nouvelle Démocratie (ND) aux élections législatives de 2019 dans le cadre d'une alternance, cette élection présidentielle est perçue comme une première épreuve pour le chef du gouvernement conservateur. Lors d'une allocution télévisée diffusée le , Kyriákos Mitsotákis annonce qu'il propose la juge Ekateríni Sakellaropoúlou comme candidate à la magistrature suprême[3]. Âgée de 63 ans, cette juriste dépourvue d'expérience politique préside le Conseil d'État depuis lorsque sa candidature est suggérée par le Premier ministre. La proposition de Mitsotákis suscite une certaine surprise alors que la société grecque est réputée patriarcale et discriminante envers les femmes[2],[4]. Un consensus étant trouvé entre la ND, SYRIZA et le Mouvement pour le changement (KINAL), Ekateríni Sakellaropoúlou remporte l'élection présidentielle du dès le premier tour avec 261 voix sur 294 votants. Le Parti communiste de Grèce (KKE), le Front de désobéissance réaliste européen (MéRA25) et Solution grecque (EL) ont refusé de voter en sa faveur, sans avoir porté leurs suffrages sur une candidature alternative pour autant. La nouvelle présidente prend ses fonctions le lors d'une cérémonie marquée par la présence d'un public restreint, dans le contexte de la pandémie de Covid-19[5]. Elle devient ainsi la première présidente de la République hellénique[6]. Scrutins parlementaires successifs de 2023Des élections législatives sont convoquées le , à l'initiative du Premier ministre, Kyriákos Mitsotákis. Pour la première fois depuis , le scrutin est entièrement proportionnel, sans prime majoritaire. Modalités du scrutinTout candidat à la présidence de la République hellénique doit être âgé d'au moins 40 ans révolus le jour de son élection. Jusqu'en , pour être élu au 1er ou 2e tour, un candidat devait obtenir une majorité des deux-tiers des inscrits, c'est-à-dire au moins 200 voix, le Parlement grec comptant 300 membres. En cas d'échec, un troisième tour avait lieu pour lequel seule une majorité des 3⁄5 est nécessaire, soit 180 voix. Aucun débat parlementaire ne pouvait précéder le vote et les députés devaient exprimer leur préférence l'un après l'autre ; leur choix ne pouvait être accompagné d'une déclaration durant le processus électoral[7]. Si aucun candidat n'était élu à l'issue du 3e tour, la dissolution du Parlement devait être entérinée dans les dix jours suivants avant la convocation d'élections législatives anticipées. Le nouveau Parlement disposait alors de 20 jours pour élire un président. Pour cette 2e phase, les majorités requises sont de 180 voix au 1er tour, la majorité absolue (151 voix) au 2e tour, puis la majorité simple au 3e et dernier tour[7]. Ce cas de figure ne s'est produit qu'à deux reprises, en 1990 et lors de l'élection présidentielle de 2014-2015, finalement remportée par le conservateur Prokópis Pavlópoulos au terme d'une deuxième phase électorale. Depuis une révision constitutionnelle entamée à l'initiative du gouvernement Tsípras et achevée par la majorité parlementaire suivante avec entrée en vigueur en , la dissolution du Parlement n'est plus automatique après trois tours de scrutin infructueux. Tout candidat doit depuis recueillir au moins 151 voix pour être élu au quatrième tour. En cas d'échec, la majorité simple suffit lors du cinquième et dernier tour de l'élection. Candidatures pressentiesEkateríni SakellaropoúlouConformément aux dispositions de la Constitution, la présidente sortante Ekateríni Sakellaropoúlou est éligible pour un second mandat de cinq ans. Celle-ci fait néanmoins l'objet de plusieurs critiques, notamment pour son inaction présumée envers les violations de l'État de droit qui sont reprochées au gouvernement conservateur[8]. De plus, sous son quinquennat, la fonction présidentielle enregistre un déficit de popularité sans précédent[9],[10],[11]. Selon plusieurs députés de la majorité conservatrice, une candidature de la présidente sortante n'est toutefois pas à exclure[12]. Ce cas de figure conforterait la stratégie « centriste » de Kyriákos Mitsotákis, au détriment de l'aile radicale de ND qui reproche notamment à la présidente Sakellaropoúlou son soutien ostensible à la légalisation du mariage homosexuel ou aux droits des réfugiés[13]. Chrístos RámmosLe , le parti Nouvelle Gauche propose aux différents partis de gauche de se ranger derrière la candidature du président de l'Autorité chargée de la confidentialité des communication, Chrístos Rámmos[14]. Le KKE refuse néanmoins d'appuyer cette proposition, rappelant son opposition à l'existence de l'institution présidentielle[15]. Autres candidatures possiblesDans ce contexte, plusieurs voix s'élèvent au sein de la ND afin qu'une autre candidature soit proposée par le Premier ministre pour cette élection présidentielle, certains députés du parti allant jusqu'à réclamer la désignation d'une personnalité politique choisie au sein de la droite. Dans cette hypothèse, les noms des anciens Premiers ministres Kóstas Karamanlís, Panagiótis Pikramménos et Antónis Samarás ainsi que du président du Parlement, Konstantínos Tasoúlas, sont alors évoqués[16]. L'hypothèse d'une candidature de la ministre de la Culture, Lína Mendóni, est également avancée dans les rangs de la majorité parlementaire[12]. Résultats
Notes et référencesNotes
Références
AnnexesArticles connexes |