Église Saint-Romain de BudosEglise Saint-Romain de Budos
L'église Saint-Romain de Budos[1] est une église catholique située dans la commune de Budos, dans le département de la Gironde, en France. LocalisationL'église, presque en face de la mairie (l'ancienne presbytère), est située au cœur du village, qui est juché sur un promontoire dominant la vallée de la Garonne au nord et la vallée du Ciron vers l’est. Cette église est le plus ancien bâtiment de la commune HistoriqueL’église de Budos est dédiée à saint Romain du Mans. L'édifice, construit aux XIIe siècle, a été largement modifié ultérieurement, surtout au XVIe siècle, et n'a conservé de l'époque d'origine que son abside et son chœur. L’église initiale était dotée d’une nef unique orientée vers l’est avec une abside en cul-de-four. La façade ouest était surmontée d’un clocher-mur plat avec trois ouvertures recevant les cloches.
L'édifice a été inscrit[1] au titre des monuments historiques dans son ensemble, à l'exception du clocher et de la sacristie, par arrêté du . Description de l'égliseL'extérieurLe chevetLes murs de l'abside du XIIe siècle sont faits dans un bel appareillage. Le chevet est formé des deux travées droites du chœur au nord et au sud et des travées de l'abside pentagonale. Les travées sont séparées verticalement par dix groupes de trois colonnes accouplées, et chaque travée en trois zones horizontales, composées d'un soubassement et de deux étages. Chaque pan était percé d'une baie couverte d'un arc en plein cintre qui retombe sur deux chapiteaux surmontant des colonnettes à base moulurée ; l'archivolte à double délardement concave retombe quant à elle sur une courte frise prolongeant le tailloir. Le chevet est inscrit[7] le . Les chapiteaux sont formés d'un astragale, d'une corbeille et d'un tailloir. Ce deuxième niveau est délimité en partie basse par un cordon végétal et en partie haute par un cordon mouluré. Malheureusement, des interventions rénovatrices du XVIIe siècle, lors d’adjonction des bas-côtés et la sacristie au sud, ont laissé des traces qui nuisent à la qualité architecturale, notamment avec la présence de contreforts à glacis au sud-est et nord-est. À l'origine le chevet possédait neuf baies au deuxième niveau. Trois d'entre elles ont été agrandies (au Sud, à l'Est et au Nord), les autres ont été murées. Parmi les six, trois ont été masquées par les contreforts et par la sacristie. Il manque les chapiteaux des trois baies qui ont été agrandies. Il manque également : le chapiteau gauche de la baie du chœur nord ; le chapiteau droit de la baie de l'abside nord ; le chapiteau gauche de la baie de l'abside sud.
Le portailLe portail, qui date du XIVe siècle et qui s'ouvrait dans un clocher-mur, a été réduit dans ses dimensions lors de la construction de l'actuel clocher-porche en 1866. Il est constitué d'une porte en arc brisé et d'une voussure actuellement à quatre rouleaux à ressauts retombant sur quatre colonnettes par le biais de quatre chapiteaux et sur les ressauts de l'ébrasement. Les quatre chapiteaux de l'ébrasement nord étaient ornés de végétaux. Ceux de l'ébrasement sud représentaient des péchés capitaux : la luxure, la goinfrerie, la colère et l'avarice. À l'occasion des travaux sur le clocher-porche, des piliers et des colonnettes ont été supprimés et quatre chapiteaux, deux végétaux et ceux représentant la Colère et l'Avarice. ont été enlevés pour être encastrés dans le mur, à droite et à gauche de la porte d'entrée du presbytère (qui est devenu la mairie de Budos en 1988). Le portail est inscrit[8] le . Tous les chapiteaux sont très érodés. Le dessin[9] de Léo Drouyn (1847) donne des détails des quatre chapiteaux figurés, qui sont, aujourd'hui, malheureusement difficiles à discerner.
Les chapiteaux de la sacristieLa construction d'un mur de séparation entre le chœur et l'abside romane au XVIe siècle et d'un bâtiment sur le flanc sud du chœur a permis la réalisation d'un sacristie à deux pièces. Les chapiteaux sculptés du XIIe siècle qui décoraient les baies de l'abside étaient donc cachés de la vue des paroissiens. Jean-Auguste Brutails a pris quelques photographies à la fin du XIXe siècle, vers 1896. Les quatre chapiteaux sont inscrits[10], le . Les chapiteaux surmontaient des colonnettes jumelées autour des trois baies de l'abside. Actuellement seul le chapiteau de gauche de la baie nord possède les deux colonnettes, les autres chapiteaux prennent appui sur une seule colonnette. Chaque chapiteau est constitué d'un astragale torique, d'une double corbeille, d'un tailloir chanfreiné et trois sont aussi pourvus d'un abaque.
L'intérieurNef centrale
En avançant vers le chœur, à gauche s'élève la chaire du XVIIIe siècle, tout en pierre, massive et très dépouillée. On trouvera la même, identique, dans l'église Saint-Martin de Bommes et deux autres, très semblables aux églises de Barsac et de Saint-Michel-de-Rieufret. Au XIXe siècle la partie basse était peinte en faux marbre, comme le montre la photographie de Brutails. Au mur en face, un Christ en bois, de grande taille. L'entrée du chœur est dominée par un arc triomphal en anse de panier. La corbeille du chapiteau sud est ornée de deux têtes humaines (une à chaque angle) et de besants. La corbeille du chapiteau nord est nue. Derrière le Maître Autel, un mur plat a été édifié au début du XVIIIe siècle, afin de cloisonner l’abside. L'abside romane est ainsi dissimulée. Cet aménagement permet d’isoler l’extrémité de l’église, où est alors installée la sacristie. De ce fait on ne peut plus voir les chapiteaux sculptés du XIIe siècle. Le maître-autelLe Maître-autel et son Tabernacle, entouré de colonnettes, sont en marbre des Pyrénées fabriqué à Bagnères-de-Bigorre dans l'atelier du marbrier Aimé Géruzet. Il a été transporté jusqu'à BUDOS en char à bœufs et inauguré le . Le médaillon central du devant d’autel représente le pélican mystique et ses petits[11]. Le Pélican est l’un des symboles de Jésus Christ nourrissant les hommes de son corps et de son sang. Symbole contenu dans le sacrement de l’Eucharistie où Dieu se donne en nourriture. L'autel est inscrit[12] à l'Inventaire Général du Patrimoine Culturel le . Le retable du maître-autelL’église est dotée au XVIIIe siècle d’un nouveau décor : un retable est installé dans le chœur, contre ce mur plat nouvellement construit. Ce retable, classé à titre d'objet[13] le , en bois sculpté, peint et doré, est architecturé par quatre colonnes à chapiteaux corinthiens soutenant un dais sur consoles.
Les bas-côtésLes voûtes des deux bas-côtés ont été édifiées en 1868 sur une souscription organisée dans la paroisse par M. L'Abbé Pinsan, curé de l'époque. Les sols sont couverts de carreaux de terre cuite dits "de Gironde" tout comme l'était l'ensemble des sols du bâtiment jusqu'à la pose du revêtement de bois de la nef centrale à la fin des années 1930. Dans l'allée centrale de la chapelle Notre-Dame (bas-côté sud) on remarquera un dallage de pierres brutes. Elles recouvrent les sépultures des Barons de La Roque-Budos, anciens Seigneurs du village et de leur famille. La dernière de ces inhumations fut celle de Michel Joseph de La Roque en . Sur le mur occidental, à l'opposé de l'autel Notre-Dame, près des fonts baptismaux, figure un grand tableau très détérioré représentant une Vierge à l'Enfant remettant un scapulaire à saint Dominique (on trouve le même thème sur le vitrail sur la nef sud.). Au-dessous, se trouve un petit retable en bois doré du XVIIe siècle (classé) représentant une Annonciation, la Vierge figurant sur le panneau de gauche et l'Ange Gabriel sur le panneau de droite. Le bas-côté nord abrite l'autel dédié à saint Pierre. Il rappelle une dévotion ancestrale à Budos à ce Saint patron, célébrée dans une chapelle dont quelques ruines subsistent encore (voir Ruines de la chapelle Saint-Pierre). Sur le mur occidental, à l'opposé de l'autel St. Pierre, se trouve un autel en bois en mémoire des morts du village disparus au cours des deux dernières guerres. Il a été érigé en 1942. Son plancher a recouvert à gauche, au pied de l'inscription "Gloire à nos Héros", une énorme pierre circulaire d'environ 80 cm de diamètre percée d'un trou en son centre et obturant un passage dont on ne sait à quoi il peut donner accès. C'est le mystère de l'église. Des légendes de Crypte ou de souterrain vers le château ont toutefois couru. Elles sont peu crédibles, car la nappe phréatique est ici toute proche sous les fondations de l'édifice. Il pourrait bien s'agir d'un simple puits. Le chemin de croix a été inauguré le à l'occasion d'une mission prêchée par des Pères maristes. Les vitrauxLes vitraux actuels, qui sont l’œuvre du Maître-verrier bordelais Henri Curcier, ont progressivement remplacé des vitrages cloisonnés en grisaille, entre 1896 et 1903. Ils sont tous inscrits[14] sur l'Inventaire Général du Patrimoine Culturel le . Les vitraux de la nef sud illustrent, respectivement :
Les vitraux de la nef nord illustrent :
Les curés de BudosListe dressée jusqu'en 1692 par l'abbé Albert Gaillard, curé-doyen de Belin, membre de la Société des Archives historiques de la Gironde, et, depuis 1692 jusqu'à 1875, par M. l'abbé Fourcan, curé de Budos : Les Curés de Budos 1575 - 2002. Simon Morinas résigne la vicairie perpétuelle de Budos. Il est remplacé le , par : 1575. Jean Desponieulx. Vient ensuite : 1587. Arnaud Darbis qui, le , permute Budos avec : 1587. Jean Clavey, vicaire perpétuel de Sainte Croix du Mont. Clavey résigne son bénéfice, dès l'année suivante, et est remplacé, le , pa : 1588. Pierre Daulan, chanoine de Villandraut. Vient ensuite : 1608. Pierre Maisonneuve, qui résigne et est remplacé le , par : 1608. Jean André, André meurt à Budos et est remplacé, le par : 1629. Louis Baudouin, sous-diacre du diocèse du Mans le . 1630, Hubert Bourgeois est pourvu de Budos, après résignation faite en sa faveur par le précédent. Lui-même permute, le , avec Jean de Gaufreteau, vicaire perpétuel de Libourne ; mais il reste à peine dans cette ville, car, le de cette même année, il permute Saint-Jean de Libourne avec Nicolas Bourgeois, chanoine et Sacriste (c'est-à-dire curé) de Saint-Emilion. 1634. Jean de Gaufreteau, pourvu de Budos le , y mourut quatre ans et demi plus tard, et fut remplacé le , par : 1639. Jean Normière, prêtre du diocèse de Toulouse. Ce curé résigna presque aussitôt son bénéfice et eut pour successeur le : 1639. Robert Laporterie, du diocèse de Condom ; comme son prédécesseur, Laporterie quitta vite Budos, car le il permuta avec : 1639. Jacques Petit de Sainte Anne, docteur en théologie, curé de Saint-Michel de Rieufret. 1640. Bernard Blouin, neveu de la dame du Vigean, pourvu de Budos, le . 1647. Jacques Soleillamon, prêtre du diocèse de Tulle, en fut pourvu à son tour, le . Il mourut à Budos et fut remplacé le , par : 1665. François Mingelousaux. Vient ensuite: Martial Caeran, qui ayant résigné fut remplacé, le , par : 1690. Pierre Miran, le Pierre Miran permuta avec : 1692. Bernard Miran, curé de Pujols ; mais celui-ci, pris par la maladie, mourut presque aussitôt. Il fut, en effet, inhumé le . 1692. M. Jacques Dorat était curé de Budos. Il eut pour vicaires, MM. Ardilhouse, Lacrampe, Decamps, Louvens, Dumas, Marquille, Veyssadé, Mengelle, Boissière, Gazane, Lacroix et Théodolin. Il donna sa démission en 1740, et mourut en 1743. 1740. Il eut pour successeur son neveu et filleul, M. Jacques Dorat. Celui-ci eut pour vicaires : MM. Théodolin, Fastatzt, Vialard, Boulin, Saint Blancard, Etienne. (né à Budos), et Périer. M. Jacques Dorat refusa le serment à la Constitution, et mourut, en 1793, dans les prisons de Bordeaux. 1793. M. Latapy, prêtre constitutionnel, qui lui succéda, fut quelque temps maire de Budos. 1803. Après le Concordat, M. Bernard Combes fit le service de la paroisse de 1803 à 1810. Il mourut à Budos, en . 1811. Le , M. Blaise Chaumel fut nommé curé de Budos ; il exerça ces fonctions jusqu'au , époque à laquelle il se retira à Saint-Emilion, où il mourut, le . 1814. De 1814 à 1822, il n'y eut pas de curé. L'intérim fut rempli par M. Girard, curé de Landiras, et par M. Cuttoli, curé de Pujols, oncle du futur curé de Budos. 1822. De 1822 à 1829, la paroisse fut administrée par M. Jules François Cuttoli. 1829. M. François Barreau resta curé de Budos de 1829 à 1841 ; il mourut à Médouc, le . 1841. M. Barthélemy de Borrit, du au . 1843. M. Larrey, du au mois d' ; 1861. M. Eugène Pinsan, du au mois de . 1868. M. Moreau, du au . 1876. Et enfin M. Pierre Fourcan, ancien vicaire de Saint-Ferdinand de Libourne, qui, nommé curé dé Budos le , prit possession de son poste le de la même année à . 1920. Abbé Beliard en intérim, avec le curé de Pujols de à . 1921. Abbé Zéphyrin Lille, de à . 1923. Abbé Videau, de à . 1937. Abbé Henri Dhierry, de décembre 1936 à 1946. 1946 M. Salin, d' à . 1951. M. Paul Salahun, de à . Fermeture de l'église. 2001. M. Pierre Seguin. La restauration au XXIe siècleVers la fin du XXe siècle l'église donnait des signes d'inquiétude : l'Arc triomphal et la voûte de la Nef avaient le plafond fissuré ; la couverture, la charpente et le clocher avaient besoin de réfection. Entre 1999 et 2001 l'église fut fermée par ordre préfectoral.
Références
AnnexesArticles connexesLiens externes
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