Église Saint-Pierre de ChaillevoisÉglise Saint-Pierre
L'église Saint-Pierre est une église située à Chaillevois dans le département de l'Aisne, en France[1]. DescriptionEn forme de croix latine et soutenue à ses angles par de doubles contreforts, elle est composée d’une nef flanquée de deux collatéraux, qui sont relativement modernes, d’un transept et d’un chœur. Le clocher, placé au centre entre le chœur et la nef, est percé sur chacune de ses faces de deux baies géminées. Il se termine par un toit en bâtière. Une tour assez élégante, percée sur chaque face par des fenêtres ogivales, permet par un escalier à vis d’accéder au clocher par l’intérieur. L’ensemble de l’édifice est couvert en petites tuiles plates sauf la tour qui est couverte en ardoises. Le portail occidental est orné d’un simple tore et d’une sorte de large ruban plissé. De style roman, il a été muré au profit d’une autre entrée plus proche de la rue. Une rosace à huit lobes décore le mur sud du transept dont le modèle se retrouve à la cathédrale de Laon. Quelques modillons à têtes d’animaux, d’une exécution assez fine, règnent autour de la frise extérieure du chœur. Cette église présente donc plusieurs caractères de haute antiquité[2]. À l’intérieur, le chœur seul est voûté. Au milieu de la nef s’ouvre une crypte où l’on descend par un escalier de neuf marches. Elle renferme un petit autel surmonté d’une croix de Malte et un sarcophage vide. Le couvercle, posé contre la paroi de droite, comporte aussi, du côté de la tête, une croix de Malte. C’est sans doute le tombeau d’un chevalier de Malte et peut-être celui de Nicolas d'Espagne. Depuis longtemps le souvenir en est perdu et la crypte est connue aujourd’hui sous le nom de Trou-St-Maur[3]. En 1873, on pouvait encore observer une pratique assez singulière. Des mères venaient déposer leurs enfants malades dans le fond du sarcophage. Si l’enfant criait, sa maladie n’était pas mortelle. Dans le cas contraire, il n’y avait plus rien à espérer[3]. LocalisationL'église est située sur la commune de Chaillevois, dans le département de l'Aisne. Elle est bâtie dans le haut du village, à l‘écart de la route départementale qui traverse le bas du village. La remarquable et très ancienne église de Chaillevois, construite dans un très beau site naturel, nous offre un exemple type de ces monuments qui ont commencé là pour se multiplier dans le Laonnois et le Soissonnais[2]. HistoriqueSelon plusieurs historiens, la construction de l’église de Chaillevois aurait débuté en 1023 sous l’impulsion d'Adalbéron, évêque de Laon de 977 à 1031. La mort de ce prélat eut pour conséquence l’interruption des travaux[4]. Elinand, 41e évêque de Laon de 1052 à 1095[5], fait continuer les travaux. Au mois de , cet édifice est consacré à Saint Pierre par Elinand en présence des évêques de Noyon et de Senlis[4]. Bien que bâtie à l’origine au milieu du XIe siècle, on peut admettre l’hypothèse que certaines parties de l’édifice qui menaçaient ruine auraient été reconstruites au cours du XIIe siècle où pendant le XIIIe siècle[2]. À la Révolution, en 1791, on ne laissa qu’une seule cloche. Les deux autres furent déposées pour être converties en canons, comme ce fut le cas pour toutes les églises de France[6]. En 1831, l’unique cloche qui restait est remplacée par une nouvelle et un baptême de la cloche a eu lieu[4]. En , grâce à la générosité de M. de Signier, l’église est restaurée. Elle est dotée d’un très beau vitrail et deux nouvelles cloches sont installées. Ce qui donne lieu à une cérémonie très populaire : la bénédiction des cloches. Désormais le chant des trois cloches se fait entendre comme avant la Révolution[7]. Hélas, le , dans le village occupé, les Allemands enlèvent à nouveau deux cloches qui serviront à fabriquer des armes de guerre[8]. De plus, à la fin de l’année 1917, les bombardements, qui s’intensifient depuis le Chemin des Dames, détruisent une partie du clocher et emportent toute la couverture de l’édifice. De 1919 à 1922, l’église de Chaillevois est complètement restaurée. Enfin, le dimanche , la bénédiction de deux nouvelles cloches achèvent le travail entrepris et le son des trois cloches résonne à nouveau[9]. Peu de temps après, le dimanche , eu lieu une cérémonie en l’honneur de Notre-Dame de Lourdes. En effet, au lendemain de la guerre, la statue de la Vierge fut retrouvée séparée de sa tête dans les décombres de l’église. Restaurée avec le plus grand soin elle retrouva sa beauté primitive et fut bénie, ce jour-là, par le doyen d’Anizy-le-Château[10]. En 1980, la couverture du clocher est refaite ainsi qu’une partie des autres toitures. Le samedi , devant une nombreuse assistance, un coq est installé au sommet du clocher après avoir été béni préalablement par le doyen d’Anizy-le-Château[11]. Puis, en 1988, la réfection de la couverture de la nef et des bas-côtés termine le travail de restauration. L’église a été partiellement inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le , c’est-à-dire la crypte, le chœur, le clocher et le transept. De plus, elle a été inscrite sur la liste du patrimoine historique du département de l’Aisne le [12].
AnnexesLiens internesRéférences
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