Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Langonnet

Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Langonnet
La façade occidentale.
Présentation
Type
Diocèse
Paroisse
Paroisse de Langonnet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Dédicataires
Style
Construction
XIIe siècle
XVe siècle
XVIe siècle
XIXe siècle
Religion
Propriétaire
Commune
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Département
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L’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul est une église catholique située au bourg de Langonnet, en France[1].

Historique

L'église actuelle a été précédée par un établissement monastique fondé par les moines de l'abbaye de Landévennec[2]. L'église, dans ses parties les plus anciennes, remonte au XIIe siècle. De cette église primitive ne subsiste que la partie orientale de la nef de style roman.

Au XVIe siècle, tout l'extérieur est refait ainsi que les collatéraux, la chapelle des fonts et la partie orientale de l'église. On reconstruit également les premières travées de la nef dans le style gothique. L'ossuaire et la sacristie sont érigés au XVIIe siècle. En 1662, l'église est recouverte d'une nouvelle charpente. Les seigneurs prééminenciers étaient au XVIIe siècle les seigneurs de Runellou, de Collobert, de Cosperec et de Kermain. Un écu écartelé mi-parti Bouteville, mi-parti Du Chastel est visible sur la façade occidentale.

Le clocher est foudroyé en 1844. Il était jusqu'alors couronné d'une petite flèche en bois recouverte d'ardoises. La tour carrée est entièrement refaite entre 1846 et 1873 ainsi que le clocher qui la surmonte.

De 1935 à 1958, le cimetière est transféré à l'extérieur de l'enclos de l'église.

À l'intérieur, le mobilier est presque entièrement confectionné au XIXe siècle. Les vitraux contemporains (1993) sont de Gérard Lardeur.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

L'église de Langonnet en 1922 avant le transfert du cimetière.

Architecture

Extérieur

L'église est en forme de croix latine avec tour carrée à la croisée. La façade ouest, du XVIe siècle, est un bel exemple de gothique flamboyant avec contreforts surmontés de pinacles. Sa double porte est décorée d'accolades et surmontée d'un tympan ajouré. Le côté sud de la nef comporte un porche carré épaulé de deux contreforts angulaires portant la date « 1523 », ainsi qu'un ossuaire du XVIIe siècle, comblant l'angle sud-ouest entre le flanc de la nef et le porche. Il présente six baies de forme trilobée.

Intérieur

L'édifice fait 32 × 12 m à l'intérieur.

La belle nef à trois vaisseaux couverts de charpente a conservé quatre travées romanes du XIIe siècle au sud et trois au nord (les premières travées à l'ouest sont gothiques)[3]. Les supports des grandes arcades en plein cintre qui occupent deux tiers de la hauteur du mur sont particulièrement remarquables. Les piles complexes sont formées d'une colonne flanquée de quatre colonnettes, hormis une au nord, formé d'un pilier carré flanqué de deux colonnettes sur chaque face[4]. Elles portent des chapiteaux pour la plupart plats, rectangulaires ou en demi-disque posé de chant, certains sculptés en bas-relief. La partie romane de la nef alterne une travée aveugle et une travée percée d'une petite fenêtre géminée très ébrasée, lesquelles sont séparées par des demi-colonnes engagées partant des impostes (à l'exception d'une au nord qui part d'une console située plus haut sur le mur). À la base de la première demi-colonne au nord, on note une statue-colonne représentant un énigmatique personnage accroupi tenant sa barbe. La face plate du chapiteau juste en dessous porte l'inscription : Jesus nazarenus rex judeorum (la face latérale du chapiteau figure une Crucifixion)[5].

La nef romane présente des traits communs tant dans la structure (piliers) que dans la sculpture des chapiteaux avec d'autres églises romanes du pays Pourlet (église de la Trinité de Calan, Saint-Beheau de Priziac, Saint-Pierre de Ploërdut)[6].

Chapiteaux romans

Les chapiteaux romans constituent la principale originalité de l'édifice, que ce soient par leurs formes ou leurs motifs. Ils présentent une grande diversité de décors sculptés très stylisés : crossettes, feuillage, décor géométrique, masque, animaux, Crucifixion entourée d'oiseaux, personnage tenant une croix d'une main et une gerbe de 'autre, main tenant une croix s'achevant en une gerbe de feuillage…

Ils s'inscrivent dans un des courants majeurs de la sculpture romane bretonne portée sur le décor géométrique et la stylisation des éléments figuratifs vers l'abstraction.

Si ce type de motifs se retrouvent dans d'autres régions (Normandie, nord de l'Île-de-France, Picardie…)[7], il est rare que l'abstraction y prenne autant le pas sur la figuration[8].

Mobilier protégé au titre des Monuments historiques

Parmi les objets mobiliers protégés au titre des monuments historiques conservés dans l'église figurent :

Monument Notice Type de
protection
Date Photographie
Six stalles Notice no PM56005879 inscription
Statue : Christ de pitié Notice no PM56004295 inscription
Statue : Dieu le Père Notice no PM56002064 inscription
Groupe sculpté : saint Michel terrassant le dragon Notice no PM56000453 classement
Statue : sainte Barbe Notice no PM56000452 classement
Statue (statuette) : Vierge à l'Enfant Notice no PM56002071 inscription
Statue : Christ en croix Notice no PM56005883 inscription

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. a et b « Église Saint-Pierre et Saint-Paul », notice no PA00091338, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Langonnet », sur InfoBretagne
  3. Notice no Plan général, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture
  4. Anne Autissier, La sculpture romane en Bretagne, XIe – XIIe siècle, Presses Universitaires de Rennes, , p. 280-284
  5. Marc Déceneux, La Bretagne romane, Editions Ouest France, , p 103-104
  6. Anne Autissier, La sculpture romane en Bretagne, XIe – XIIe siècles, Presses universitaires de Rennes, , p 309
  7. Anne Autissier, La sculpture romane en Bretagne, XIe – XIIe siècle, Presses universitaires de Rennes, , p 141 à 161
  8. Xavier Barral i Altet, Art roman en Bretagne, Gisserot, , p 22-23