Église Notre-Dame de ParsacÉglise Notre-Dame de Parsac
L'église Notre-Dame de Parsac est une église catholique[1] du XIe siècle située dans la commune de Montagne, dans le département de la Gironde, en France. LocalisationL'église se situe au sommet d'un rocher, dominant la Barbanne et le hameau de Parsac, sur la route départementale D130. HistoriqueL'église, qui date des XIe et XIIe siècles, est construite en style roman. Les renseignements historiques sont peu nombreux. Elle est dédiée à Notre Dame, au vu de la dédicace présente sur la face intérieure du pilier sud de l’arc triomphal. Les « chapelains » de Parsac sont cités en 1364 et l’église est citée sur la liste des paroisses de l’archiprêtré d’Entre-Dordogne en 1398. Le chapitre de Saint-Émilion était collateur et jusqu'en 1770 il percevait les deux tiers de la dîme, moyennant une pension au curé. Les visites épiscopales des XVIIe et XVIIIe siècles rendent compte de la vétusté de l’église et des travaux à effectuer. L'église est désaffectée à la suite de la Révolution française et sa réouverture au culte se fait à une date incertaine. En 1869, l'église de Parsac devient la succursale de Saint-Genès-de-Castillon, puis annexe de Puisseguin en 1877. La commune de Parsac n’existe plus aujourd’hui, elle est rattachée en 1973 à la commune de Montagne. L'église a été classée au titre des monuments historiques par arrêté du [1]. Description de l'égliseL'édifice est de plan simple. La nef, (15 m x 4,30 m), est divisée en trois travées voûtées. Celle présente sous le clocher porte une coupole ovoïde. Les deux autres reçoivent une voûte en berceau brisée. Le mur oriental de la nef est percé par un arc diaphragme à double rouleau, qui permet de communiquer avec l’abside en hémicycle, voûtée en cul-de-four, unie à l’extérieur, à sept pans avec arcatures sur colonnes. Le bâtiment fut édifiée en trois étapes distinctes, mais consécutives.
Sur le plan, on voit que les piles correspondent mal aux fenêtres du côté nord, plus étroites et plus hautes que la fenêtre du côté sud, laquelle est d'apparence moderne. La seule fenêtre ancienne du chevet est percée dans l'axe, à travers un contrefort. Entre l'arc triomphal et le berceau de la nef, la différence de niveau est considérable : on a pratiqué là un large oculus. L'extérieur
En 1876, quand E. Piganeau a visité l'église, un grand porche carré de 6 m précédait le portail occidental. Quelques années plus tard, quand Léo Drouyn dessinait l'église, le porche avait disparu. Ce porche protégeait les sculptures du portail, qui depuis son démontage, sont très érodées. Le portailLe portail occidental à ogive est formé de trois arcades en plein-cintre qui retombent de chaque côté sur deux colonnettes. La porte a été remaniée à l'époque gothique, mais les chapiteaux romans, à feuillages ou à personnages, ont été respectés. Les deux chapiteaux externes, vus par Piganeau en 1876, sont ornés de feuillages. Celui du sud a été remplacé. Les deux autres chapiteaux sont historiés.
Le clocherUn clocher de plan barlong à deux étages s’élève au-dessus de la porte occidentale. Les deux étages sont séparés, sur chaque façade, par une corniche reposant sur des modillons. L'étage supérieur, en retrait avec l'étage inférieur, possède des ouvertures cintrées sur chaque côté. La face ouest de l'étage inférieur présente, sur son milieu, une large maçonnerie en contrefort, percée d'une baie oblongue. Les faces sud et nord sont aussi garnies de contreforts qui prennent naissance au niveau des voûtes de la nef. Ce clocher enferme deux coupoles superposées : la coupole du rez-de-chaussée, qui mesure 10,20 m de hauteur sous clef, est montée sur des arcs en plein cintre; elle est allongée du nord au sud, et les pendentifs présentent aux naissances un angle rentrant. La coupole supérieure n'est peut-être pas ancienne, ou bien elle était d'abord sous toit ; ce qui est certain, c'est que le galbe aplati de cette calotte ne répond nullement à ce que nous savons des coupoles apparentes du Moyen Âge. Les modillons du clocherLa corniche de chaque façade du clocher est supportée par des modillons : sept sur la façade ouest ; quatre sur la façade sud ; quatre sur la façade est et quatre sur la façade nord. Ils sont tous assez érodés et certains modillons figurés sont difficiles à identifier. Cependant, il est toujours possible de distinguer des représentations classiques de l'iconographie des modillons romans de la luxure avec : l'homme inverti ; l'homme ithyphallique ; les professions maudites de musicien et d'acrobate ; l'eucharistie sacrilège et les monstres maléfiques. Les modillons au sommet du clocher sont modernes et sans décoration. Façade ouest du clocher Les sept modillons sont tous érodés et/ou cassés, mais en les regardant sous tous les angles et en les comparant avec d'autres modillons de la région, on peut les identifier :
La face sud du clocher La corniche est supportée par quatre modillons :
La face nord du clocher La corniche est supportée par six modillons, tous érodés. Deux sont indéchiffrables ; deux sont figurés et deux sont décorés avec un symbole géométrique.
La façade est du clocher Il y a six modillons qui supportent cette corniche. Un seul est figuré, les autres sont décorés avec de simples formes géométriques et sont peut-être plus modernes. Le modillon figuré, au sud de la corniche, est érodé. Cependant, on peut distinguer un homme, nu et jambes écartées. Il est probablement un homme ithyphallique, un classique dans l'iconographie romane. La nef et l'absideLa nef est flanquée, de chaque côté, de trois contreforts à plusieurs retraits. Ils sont régulièrement espacés au sud, irrégulièrement au nord. Sur le mur nord de la nef on peut voir les traces de deux étroites fenêtres romanes qui ont été bouchées. L'abside est soutenue par trois contreforts simples et éclairée au sud par deux petites fenêtres et à l'est par une baie romane. La corniche de l'abside est sans modillons.
Les modillons de la nefIl y a un seul modillon sculpté sur le mur nord de la nef. C'est une représentation de la tête d'un animal/démon, dont les yeux et la bouche sont formés par des trous. Au sommet de la face sud de la nef court une corniche supportée par onze modillons. Le seul qui est figuré est le deuxième à partir de l'ouest. Il représente la tête d'un homme qui tire sa langue, ses cheveux sont hérissés en forme de rayons. Les autres modillons sont des représentations géométriques : bandeaux, billettes, points etc ou sans décoration. Ils sont tous très érodés. Cadrans canoniauxSur la façade sud de la nef, se trouvent deux cadrans canoniaux, des cadrans solaires primitifs, utilisés par le clergé pour déterminer les moments de la journée pour pratiquer des actes liturgiques.
L'intérieurChaque côté de la nef présente trois arcades à deux voussures en retrait à plein-cintre, dont les archivoltes portent quelques traces de dents de scie. Des trois travées qui la composent, la première a une voûte hémisphérique ou coupole, qui supporte le clocher. Une arcade plein-cintre la sépare des suivantes, dont la voûte ogivale en pierre est renforcée par trois arc doubleaux de même style. La nef reçoit le jour par l’oculus à l'est et par des fenêtres ogivales pratiquées au flanc sud. Le mur qui sépare la nef de l'abside est garni de deux arcs plein-cintre superposés, retombant sur des colonnettes, dont deux supportent les chapiteaux. Les colonnettes centrales n'ont qu'un tailloir uni. L'abside, voûtée en cul-de-four, est divisée en sept parties égales par autant d'arcades appliquées, semi-circulaires, qui retombent sur des colonnes modernes. Les trois chapiteaux romans du sanctuaire sont décorés avec des feuillages ou entrelacs. Les deux chapiteaux du rez-de-chaussée du clocher, à l'entrée de la nef, sont historiés et les deux chapiteaux de l'arc triomphal sont également sculptés. L'entrée de la nef
Dans la Gironde on trouve au moins cinq autres sculptures sur ce thème du tatouage sacrilège du corps animal : l'église Saint-Martin de Landiras, l'église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Sescas (deux sculptures) et le prieuré de Saint-Macaire (deux sculptures). Arc triomphalLes deux corbeilles des chapiteaux de l'arc triomphal sont sculptées avec un décor de feuillages. Le tailloir du chapiteau sud est figuré sur le côté nord, visible principalement par le clergé qui officiait dans le sanctuaire. On voit un homme inverti, c'est-à-dire un homme nu, accroupi, vu de dos pour la partie inférieure de son corps, mais vu de face pour la tête et le buste. Cette représentation, assez répandue dans les églises romanes, était une mise en garde contre l'homosexualité et la luxure en général pour le clergé. La face correspondante du tailloir du chapiteau nord porte des traces d'une autre personnage. La tête existe toujours, mais le corps a été martelé, qui peut suggérer que le sujet déplaisait aux iconoclastes puritains (souvent les chapiteaux et modillons romans considérés comme «obscènes» ou « impudiques» sont martelés). On peut toujours distinguer les contours des bras et les jambes. Il est possible que le personnage soit une femme en position d'exhibitionnisme génital. Les deux sculptures rappelant aux clergé les vœux de célibat et de chasteté imposés par la réforme grégorienne de 1079. Pour plus de détails voir l'article Iconographie des modillons romans. Autour de l'église
AnnexesArticles connexesLiens externes
Références
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