École de Düsseldorf (photographie)

Typologie

L'école de photographie de Düsseldorf moderne, aussi appelée École Becher (d'après Bernd Becher et Hilla Becher), est fondée en 1976[1] à Düsseldorf. Bernd Becher ouvre une section photographie à l'Académie des beaux-arts de Düsseldorf et y travaille en collaboration avec sa femme Hilla Becher. Elle participe activement mais son statut de femme l'empêche d'être enseignante[2]. L'École Becher désigne le groupe de personnes ayant étudié sous la direction de ceux-ci. Parmi leurs élèves les plus connus, on retrouve Andreas Gursky, Thomas Struth, Thomas Ruff, Candida Höfer, Axel Hütte et Petra Wunderlich (de) qui ont marqué la photographie contemporaine[2],[3],[4].

L'école de Düsseldorf est parfois considérée comme la base de la photographie moderne[5]. De nouvelles normes de performances objectives sont introduites pour le genre artistique de la photographie, que les Becher voulaient placer au même niveau que la peinture.

Dans leur travail photographique, ils cherchent à atteindre une certaine objectivité et à se passer des détails narratifs pour se concentrer sur les similarités et les différences entre les objets photographiés. Pour cela, ils respectent une composition stricte, une lumière neutre (tôt le matin) et une prise de vue frontale. Ils sont connus pour leur dévotion aux images industrielles en noir et blanc (se rapprochant ainsi de la Nouvelle Objectivité).

Bernd et Hilla voient le côté sculptural de l'objet. Ils sont intéressés par les vieux bâtiments industriels qu'ils isolent de leur contexte grâce à un cadrage rigoureux ou à des éléments naturels comme le brouillard. Les Becher travaillent généralement en série, classant les bâtiments selon leur typologie[6].

Les élèves des Becher n'ont pas retenu cette vision de catalogue, cette recherche scientifique servie par l'image, mais ils conservent certaines caractéristiques comme la vision frontale, le cadrage serré et la volonté de distanciatation[3].

Ouvrage

  • Anonymous Sculptures[7].

Expositions

  • -  : Der rote Bulli : Stephen Shore und die Neue Düsseldorfer Fotografie, NRW-Forum, Düsseldorf[11].

Références

  1. (en) « Becher School », sur Digital Collection (consulté le )
  2. a et b « «C’était facile d’être l’élève des Becher» », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b « La photographie objective allemande, des années 70 à nos jours - Voir & Dire », sur www.voir-et-dire.net (consulté le )
  4. Héloïse Pocry 2013.
  5. (en) « L'école de Düsseldorf et la naissance de la photographie moderne », sur Composition.gallery | Buy original contemporary artworks & prints online (consulté le )
  6. « Les typologies photographiques de Bernd et Hilla Becher », sur La boite verte, (consulté le )
  7. « Anonymous Sculptures (1970) », sur photohistories.org (consulté le )
  8. Maria Müller, Armin Zweite et Fabrice Hergott 2008.
  9. Michel Poivert, « Objectivités à Düsseldorf : des vestiges au prestige », sur ViteVu, blog de la Société française de photographie, .
  10. Claire Guillot, « Photographes de Düsseldorf, le monde en grand format », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  11. (de + en) Werner Lippert et Christoph Schaden, Der rote Bulli : Stephen Shore und die Neue Düsseldorfer Fotografie (catalogue d'exposition), Düsseldorf, , 344 p.

Bibliographie

  • Stefan Gronert (trad. de l'allemand par Jean Torrent, Françoise Buschinger, Philippe Buschinger, Odile Brogden), L’École de photographie de Düsseldorf: photographies 1961-2008, Paris, Éditions Hazan, , 319 p. (ISBN 978-2-7541-0414-2).
  • (de) Jean-Hubert Martin et Rupert Pfab, Heute bis jetzt. Zeitgenössische Fotografie aus Düsseldorf, Munich, Schirmer/Mosel, (ISBN 3-8296-0052-6).
  • Maria Müller, Armin Zweite et Fabrice Hergott, Objectivités : la photographie à Düsseldorf (catalogue d'exposition, Musée d'art moderne de la ville de Paris), Munich, Schirmer/Mosel, , 375 p. (ISBN 978-3-8296-0403-1).
  • Héloïse Pocry, « L’enseignement de la photographie au 20e siècle : le rôle moteur des écoles allemandes », Allemagne d'aujourd'hui, no 203,‎ , p. 43-59.
  • (en) Florence Waters, « How Dusseldorf's photographers changed the way we see », The Daily Telegraph,‎ (lire en ligne).

Liens externes