L'école de Düsseldorf est parfois considérée comme la base de la photographie moderne[5]. De nouvelles normes de performances objectives sont introduites pour le genre artistique de la photographie, que les Becher voulaient placer au même niveau que la peinture.
Dans leur travail photographique, ils cherchent à atteindre une certaine objectivité et à se passer des détails narratifs pour se concentrer sur les similarités et les différences entre les objets photographiés. Pour cela, ils respectent une composition stricte, une lumière neutre (tôt le matin) et une prise de vue frontale. Ils sont connus pour leur dévotion aux images industrielles en noir et blanc (se rapprochant ainsi de la Nouvelle Objectivité).
Bernd et Hilla voient le côté sculptural de l'objet. Ils sont intéressés par les vieux bâtiments industriels qu'ils isolent de leur contexte grâce à un cadrage rigoureux ou à des éléments naturels comme le brouillard. Les Becher travaillent généralement en série, classant les bâtiments selon leur typologie[6].
Les élèves des Becher n'ont pas retenu cette vision de catalogue, cette recherche scientifique servie par l'image, mais ils conservent certaines caractéristiques comme la vision frontale, le cadrage serré et la volonté de distanciatation[3].
↑Claire Guillot, « Photographes de Düsseldorf, le monde en grand format », Le Monde, (lire en ligne).
↑(de + en) Werner Lippert et Christoph Schaden, Der rote Bulli : Stephen Shore und die Neue Düsseldorfer Fotografie (catalogue d'exposition), Düsseldorf, , 344 p.
Bibliographie
Stefan Gronert (trad. de l'allemand par Jean Torrent, Françoise Buschinger, Philippe Buschinger, Odile Brogden), L’École de photographie de Düsseldorf: photographies 1961-2008, Paris, Éditions Hazan, , 319 p. (ISBN978-2-7541-0414-2).
(de) Jean-Hubert Martin et Rupert Pfab, Heute bis jetzt. Zeitgenössische Fotografie aus Düsseldorf, Munich, Schirmer/Mosel, (ISBN3-8296-0052-6).
Maria Müller, Armin Zweite et Fabrice Hergott, Objectivités : la photographie à Düsseldorf (catalogue d'exposition, Musée d'art moderne de la ville de Paris), Munich, Schirmer/Mosel, , 375 p. (ISBN978-3-8296-0403-1).
Héloïse Pocry, « L’enseignement de la photographie au 20e siècle : le rôle moteur des écoles allemandes », Allemagne d'aujourd'hui, no 203, , p. 43-59.