Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » ().
La dénomination "Service de renseignement et d'action" ne recouvre donc pas un groupe ou une organisation particulière. Elle désigne globalement les différents réseaux de Services Spéciaux[1].
Historique
Réseaux
À l'issue de la guerre, les membres de différents réseaux de résistance firent l'objet d'une reconnaissance et obtinrent le statut d'Agent de Renseignement et d'Action (ARA). Cette reconnaissance est donc indépendante du réseau auquel étaient attachés les récipiendaires mais uniquement liée à la qualité exceptionnelle des services rendus. Ces agents ARA opéraient notamment dans les réseaux suivants[2]:
Observations météorologiques (réseau BEAGLE) et diverses autres activités en faveur des armées alliées.
Devise
La devise des agents était Potius mori quam foedari (Plutôt la mort que se déshonorer).
La Royale Union des Services de Renseignement et d'Action
Le , est fondée, à Bruxelles, l'Association des Agents de Renseignement et d'Action. Elle deviendra le , la "Royale Union des Services de Renseignement et d'Action" - RUSRA sa mission étant de coordonner diverses actions en mémoire des 18 716 personnes reconnues comme agents de Renseignement et d'Action[3](A.R.A.).
L'Union des Services de Renseignement et d'Action (U.S.R.A.) regroupe les survivants des réseaux clandestins belges, ainsi que les veuves et les orphelins des agents exécutés ou morts en déportation.
Le statut ARA
La fin de la guerre fut, du point de vue de la reconnaissance des mérites des uns et des autres une période difficile. Il fallait distinguer les membres occasionnels des réseaux de résistance, des "affiliés" de la dernière heure et ceux qui exercèrent «une activité militaire réelle et quotidienne en territoire occupé»[2].
Ces derniers reçurent la reconnaissance officielle d'Agent de Renseignement et d'Action. Les critères d'attribution du statut furent drastiques et sur 45 000 dossiers rentrés, seuls 18 561 firent effectivement l'objet d'une reconnaissance. 35 % d'entre elles ont été attribuées à titre posthume.
Officiers ARA, sous-officiers et auxiliaires
Des grades militaires - bien réels - furent attribués aux personnes s'étant particulièrement distinguées dans la résistance. Les responsables de grands réseaux (un colonel (Walthère Dewé à titre posthume) et six lieutenants-colonels (Jean Burgers, à titre posthume, Andrée De Jongh, Hector Demarque, Emmanuel Jooris, à titre posthume, Fernand Kerkhofs et Max Londot), les adjoints importants (50 majors dont un quart à titre posthume, 190 capitaines dont un quart à titre posthume), les chefs de section ou les chargés de mission importantes (1291 lieutenants ou sous-lieutenants dont 47 % à titre posthume), soit 1 538 personnes qui reçurent ainsi une reconnaissance officielle via leur statut ARA. 3 573 autres résistants reçurent le grade d'adjudant (sous-officiers ARA). Enfin, 13 450 membres des différents réseaux de résistance furent reconnus auxiliaires de première ou de deuxième classe.
Officiers ARA
Edouard Cleeren, lieutenant ARA, allias Bravery, chef du réseau Brave.
Jean, Auguste, Jules, Norbert Cornez, réseau Zéro. Élevé au grade de Capitaine à titre posthume, avec la citation : " Volontaire pour une mission spéciale en territoire occupé, fit preuve au cours de son accomplissement du plus grand courage et d'un mépris complet du danger. Arrêté par l’ennemi, il opposa à ses interrogateurs un mutisme total et mourut en brave, fusillé le 3 octobre 1942."
Mathieu De Jonge, (1911-1944), Major ARA a titre posthume, réseau Zéro, Directeur de La Libre Belgique clandestine, assassiné à Mauthausen
Janine De Greef, alias Jeanine, (1925-2020), lieutenant. Membre du réseau Comète.
Paul-Charles Désirant, sous-lieutenant ARA Clarence, père de l'abbé Paul René Désirant, adjudant ARA Clarence qui a été fusillé à la citadelle à Liège le [7]
René Gobert (1894-1943), ancien combattant de 1914, lieutenant ARA
Ferdinand Erkens (1890-1961), lieutenant dans le service de renseignements et d'actions "Mill". Officier principal de la police SNCB de Mons. Ancien déporté de la guerre 1914-1918. Trésorier de l'USRA. Décoré de l'Ordre de la Couronne avec palmes, croix de guerre avec palmes.
Sous-Officiers
René Patricius Fernandus Kempeneers (1914-1968), Adjudant.
↑Ces agents ont reçu la reconnaissance légale de leurs mérites par l'attribution du titre d'"Agent de Renseignement et d'Action" (Arrêté-loi du relatif aux Agents de Renseignement et d'Action, paru au Moniteur Belge du , complété et remplacé par l'Arrêté-loi du , paru au Moniteur Belge du ).
↑ Maurice Petit, Marathon en Ardenne. L'audacieuse mission de protection d'aviateurs alliés en 1944, Famenne & Art Museum, avec le soutien d'ARA LUXNAM, 2021, 200 pages
↑Maurice Petit, Il fallait faire quelque chose ! Agents de Renseignements et d'Action 1940-1945, Hotton, La Roche-en-Ardenne, Marche-en-Famenne et Rendeux, Famenne & Art Museum, avec le soutien d'ARA LUXNAM, 2018, 352 pages
↑Arrêté n° 2105 du 19 avril 1946. Voir dossier de reconnaissance au Cegesoma à Bruxelles.
↑Maurice Petit, L'Abbé Paul Désirant, Résistant inébranlable, Administration communale de Rendeux, avec le soutien d'ARA LUXNAM, 2016, 124 pages
Roger Baron COEKELBERGS, Marc COOLS, Robin LIBERT, Veerle PASHLEY, Jaak RAES, David STANS, Renaat VANDECASTEELE (eds.), Gedenkboek Inlichtings- en Actie Agenten.Livre-Mémorial Agents de Renseignement et d’Action. Gedenkbuch Nachrichten und Aktions Agenten. Memorial Volume Intelligence and Action Agents. Antwerpen-Apeldoorn, 2015, 862 p.
E. DE BRUYNE, La guerre secrète des espions belges: 1940-1944, éditions Racine, 2008, 389 p.
E. VERHOEYEN, Le service de renseignements ‘Marc’ (1942-1944). 1re partie in Cahiers d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale, n°14, 1991.
E. VERHOEYEN, Le service de renseignements ‘Marc’ (1942-1944) in Cahiers d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale, n°15, 1992.
M. PETIT, Clarence en Luxembourg. La Résistance de 216 Agents de Renseignement et d'Action. 1940-1945, Famenne & Art Museum et ARA LUXNAM, 2023.