InChI :vue 3D InChI=1/C23H30ClN3O/c1-5-27(6-2)13-7-8-16(3)25-23-19-11-9-17(24)14-22(19)26-21-12-10-18(28-4)15-20(21)23/h9-12,14-16H,5-8,13H2,1-4H3,(H,25,26)/f/h25H
La quinacrine est un médicament antiprotozoaire dérivé de l'orangé d'acridine.
La quinacrine, ou mépacrine, ou encore atebrine, a été découverte vers 1932 par des chercheurs de Bayer, société qui avait déjà mis sur le marché le premier antimalarique de synthèse en 1926, la plasmoquine[2]. Utilisée au cours de la même décennie dans les campagnes antipaludiques, en association avec la rhodoquine[3], puis par les forces armées pendant la Seconde Guerre mondiale[4], elle a été réintroduite dans les années 1960 aux États-Unis dans le traitement de la lambliase et du lupus.
Histoire
En 1931/1932, Mietzsch, Mauss et Kikuth ont créé par synthèse un corps complexe qu'ils ont appelé l'Atebrin - traduit en français Atébrine - un dérivé de l'Acridine. Sous licence Bayer, Rhône-Poulenc commercialisa la quinacrine.
Les propriétés de l'Atebrin, pourtant largement utilisé dans les années avant 1939, étaient à cette date encore peu évaluées [5].
Pour la prévention du paludisme, l'Atebrin (appelé mepacrine à partir de 1941 en Grande Bretagne ; connu sous le nom de quinacrine aux États-Unis où il fut commercialisé sous l’appellation d'Atabrine) fut évaluée à Cairns sous l'autorité de Neil Hamilton Fairley.
En 1938, Winthrop Stearns reçut des échantillons d'atebrin que l'armée américaine testa à Panama. Les États-Unis ne furent en mesure d'en produire industriellement qu'en 1941[6].
Stérilisation de la femme : la quinacrine fut d'abord utilisée à des fins de stérilisation - forcée - à Dachau. En 1977, le docteur chilien Jaime Zipper promeut l'administration de quinacrine comme méthode de stérilisation. Cette méthode est aujourd'hui remise en question[8].
↑ P. Berny et L. Nicolas, Note sur la campagne antipaludique effectuée en 1936 à la crique Anguille Guyane française avec la médication mixte quinacrine-rhodoquine
↑« Changing Tides of Chemotherapy of Malaria », op. cit.
↑Chauveau Sophie. Entreprises et marchés du médicament en Europe occidentale des années 1880 à la fin des années 1960. In: Histoire, économie et société. 1998, 17e année, n°1. Industrialisation et société en Europe Occidentale (1880-1970) : nouveaux aperçus. pp. 49-81.
↑Jacqueline Des Forts, VIOLENCES ET CORPS DES FEMMES DU TIERS-MONDE, Le droit de vivre pour celles qui donnent la vie, L'Harmattan, 2003.