OpenURL

OpenURL est un protocole standardisé[1] d’Uniform Resource Locator (URL) décrivant un objet bibliographique (livre, revue, article, brevet...) et le contexte de sa demande afin que le demandeur de cet objet puisse aboutir aux ressources (site de revue, archive ouverte...) contenant cet objet et qui lui sont accessibles. Ce protocole est principalement mis en œuvre dans les services de bibliothèques.

Historique

OpenURL est conçu par Herbert Van de Sompel dans les années 1990 : bibliothécaire belge, il part du constat que, pour un utilisateur de bibliothèque, « il n'est pas compréhensible que les sources secondaires, les catalogues, et les sources primaires, qui sont logiquement liés, ne soient pas fonctionnellement liés[2] ». Il conçoit un logiciel établissant des liens sous le nom de « Special Effects » qui devient SFX lors de sa commercialisation par le groupe de services aux bibliothèques Ex Libris[3].

Publiée en 2000, la version 0.1 de la norme est liée au contexte de SFX[4]. Elle contient des fonctionnalités limitées mais reste pendant des années une norme très utilisée[5].

En 2005, la version 1.0 de la norme est publiée par la National information standards organization (Niso) et consiste en une généralisation de la norme initiale conçue par Herbert Van de Sompel[6]. Cette norme est intitulée Z39.88-2004[7]

En juin 2006, Online computer library center (OCLC) reçoit de la Niso la responsabilité d'agence de maintenance et d'enregistrement d'OpenURL pour une durée initiale de 5 ans[8]. Dans ce contexte, la norme fait l'objet de propositions d'améliorations dont OCLC est responsable de la validation[9].

En 2010, la norme Niso connaît une révision : Z39.88-2004 (R2010)[7].

Depuis 2022, OCLC considère OpenURL comme un projet terminé et en reporte le registre dans ses archives[6].

Fonctionnalités

Dans son utilisation principale en bibliothèques, OpenURL permet à un utilisateur trouvant une référence bibliographique d'être automatiquement ramené vers les ressources qui la contiennent et qui lui sont accessibles. Par exemple, de la simple référence d'un article de revue dans un catalogue de bibliothèque, l'utilisateur aboutit grâce à OpenURL à la revue contenant l'article, sur le site de l'éditeur auquel sa bibliothèque est abonnée ou dans l'archive ouverte proposant l'article.

La mise en œuvre de la norme se fonde sur le registre (Registry) qui contient les formats de métadonnées validés.

Ces métadonnées comprennent[10] :

  • le referent, document sur lequel porte la demande de services
  • le referring entity, source de la référence bibliographique ou la citation
  • le requester, informations sur l’utilisateur
  • le service type, niveau de service attendu
  • le resolver, résolveur que l’on souhaite utiliser
  • le referrer, éditeur de ces métadonnées

L'ensemble de ces métadonnées décrivent une ressource et son contexte : elles constituent le ContextObject qui est transmis par OpenURL, protocole de transmission de ces métadonnées fondé sur le HTTP.

Les métadonnées du ContextObject doivent permettre de gérer l'accès aux ressources recherchées : la transmission des métadonnées à un résolveur de liens lui permet l'« analyse les métadonnées, les droits de l’usager et le service demandé. En fonction de ce qui a été spécifié pour l’interface, le résolveur trie les références auxquelles le lecteur peut avoir accès et écarte celles auxquelles il n’a pas accès. En réponse, le lecteur reçoit une liste de liens correspondant à sa demande, par exemple l’article complet chez [un éditeur et] l’article dans une archive ouverte. Mais pas l’article chez un autre éditeur pour lequel sa bibliothèque n’est pas abonnée[4] ».

Utilisation

OpenURL peut être utilisé avec tout type de ressource sur internet, mais il est particulièrement utilisé pour les collections gérées par les bibliothèques universitaires pour donner accès à des articles en ligne.

Notes et références

  1. (en) « ANSI/NISO Z39.88-2004 The OpenURL Framework for Context-Sensitive Services » (consulté le )
  2. (en) Herbet Van de Sompel « Integrating CD-ROMs in the digital library » ()
    International summer school on the digital library ()
  3. « OpenURL » Accès libre, sur pcmag.com/encyclopedia (consulté le )
  4. a et b Emmanuelle Bermès, « OpenURL : qu’est-ce que c’est ? », sur figoblog.org, (consulté le )
  5. Laurence Naudot Goury et Brigitte Guyot (directrice de mémoire), L’OpenURL en bibliothèque de lecture publique : pourquoi ? Pour qui ? Comment ? : L’exemple de la BPI (Mémoire en sciences de l'information), Paris, Institut national des techniques de la documentation, , 77 p. (lire en ligne), p. 23
  6. a et b (en) OCLC Research, « OpenURL », sur OCLC, (consulté le )
  7. a et b (en) ANSI/NISO, « ANSI/NISO Z39.88-2004 (R2010) : The OpenURL Framework for Context-Sensitive Services », (DOI 10.3789/ansi.niso.z39.88-2004R2010, consulté le )
  8. (en) Pat Stevens, Pat, « OCLC Designated Maintenance Agency for OpenURL Standard », D-Lib Magazine, vol. 12, nos 7/8,‎ juillet / août 2006 (ISSN 1082-9873, DOI 10.1045/july2006-inbrief)
  9. (en) Phil Norman et Jeff Young, « The OpenURL maintenance agency : extending and promoting the use of OpenURL », Information Standards Quarterly, vol. 23, no 1,‎ (ISSN 1041-0031, DOI 10.3789/isqv23n1.2011.07)
  10. Sylvain Machefert, L'OpenURL dans les institutions françaises, une chance pour la valorisation des ressources électroniques ?, Paris, Institut national des techniques documentaires, , 69 p. (lire en ligne), p. 36

Voir aussi

Bibliographie

  • Sylvain Machefert, « OpenURL : pour améliorer l’expérience de l’usager », Arbido, vol. 4,‎ , p. 27-31

Articles connexes

Liens externes