Laurent L. Vaillancourt, né à Hearst, en Ontario (Canada), en 1955, est un artiste visuel franco-ontarien qui a exercé, d'abord dans ses débuts la pratique du dessin à l'encre, le macramé, puis plus tard dans sa carrière, la performance, la scénographie, la conception paysagiste, quoique son art de prédilection a sans doute été la sculpture avec objets trouvés, de même que celle de formes entrelacées avec des matériaux textiles, synthétiques, ou câbles de fer. Influencé par la sculpture contemporaine de même que par l'art folklorique celte et picte, il a participé à l'essor culturel franco-ontarien qui a émergé au début des années 1970.
Biographie
Né en 1955 à Hearst, dans le Nord de l'Ontario, autodidacte, Laurent L. Vaillancourt est un artiste visuel multidisciplinaire s'étant manifesté dans plusieurs domaines, dont surtout ceux de la sculpture et de la performance, mais aussi parfois de la conception paysagiste, de la scénographie et du macramé, un artiste engagé qui a fait partie de l'éveil des arts en Ontario français dès le début des années 1970[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9]. Diplômé de l'École secondaire publique De La Salle (1973), puis de l'Université de Montréal en architecture du paysage, ayant d'abord publié des dessins à l'encre et des bandes dessinées, il s'est établi très tôt dans sa carrière à Hearst pour devenir artiste visuel impliqué dans sa communauté[3],[2],[9],[10],[7],[11],[12],[13],[14]. Parmi ses premières œuvres, dessinées à l'encre, à l'instar du macramé, il aurait entre autres illustré le livre Cicatrice de Guy Lizotte, en 1977, publié aux Éditions Prise de parole, de même que Les aventureux Didés publié à compte d'auteur la même année et republié aux Éditions Cantinales en 1997[15],[16].
Privilégiant dès l'âge de 16 ans le macramé, artisanat pour lequel il a donné des cours à l'école secondaire et qu'il souhaite voir davantage prendre sa place dans le monde des Beaux-arts, il s'étonne en 1976 que tout le contenu de ses premières expositions fait dans sa valise, ce qui prélude le thème du parcours qu'on retrouve dans toute sa carrière[3],[2],[10],[17],[18],[19]. C'est en 1977 qu'il aurait commencé à entrelacer des matériaux avec des cordes et autres textiles, bientôt influencé par le folklore celte et picte, créant dès les débuts ses propres jeux formels[20],[1]. Éventuellement, il se met à entrelacer la fibre synthétique et la fibre de métal, en l'occurrence, le câble d'acier, ce qui constituera une période importante de son œuvre[1],[3],[9],[20],[21],[5],[8],[22].
À l'instar du travail avec l'objet trouvé ou ses performances, il aurait également travaillé sur des projets, parfois collectifs, mettant de l'avant l'idée d'un parcours du territoire, dont Cent bornes, en 1993, un projet ayant donné un livre d'artiste documentant les objets trouvés sur le trajet de cent milles parcouru à pied sur la route 11, tout cela de concert avec le dramaturge Michel Ouellette[9],[23],[24],[25]. Ce projet, dans toutes ses composantes sera par la suite exposé à la Galerie du Nouvel-Ontario[26]. En 2002, La tournée mondiale en Ontario a inclus plus de 3 000 km parcourus pour rejoindre 19 villes ontariennes portant le même nom que des grandes villes du monde, et dans lesquelles il interagissait avec les gens, réalisant une sphère en câble d'acier; un film de Babek Aliassa, Sphères, fut créé pour documenter le projet, et une exposition l'a honoré à la Galerie 815 par la suite[27],[17],[18],[28].
Ayant fait partie en tant que membre fondateur de Perspective 8, un groupe d'artistes multidisciplinaires du nord de l'Ontario organisant des événements dans des lieux publics, il a aussi été un membre fondateur de l'organisme BRAVO[9],[12]. De plus, il aurait créé les décors et participé à la performance et création collective Canada Bread, un projet ayant marqué l'histoire du Théâtre du Nouvel-Ontario[29],[30]. Ses œuvres ont été exposées en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, au Manitoba de même qu'en Colombie, en Amérique du Sud[7]. Une rétrospective de ses œuvres a été présentée à Hearst en 1997[1],[5]. Il a également remporté le Prix du Nouvel-Ontario en 2013[12],[22].
↑ ab et c(en) Vic Granholm, « Have Rope, Will Travel - Macraméist Wants Craft Recognized », Northern Times, mercredi le 30 mai, 1979, p. 12B
↑ abc et d(en) Victoria Glizer, « Artist Profile : Laurent Vaillancourt », DISPATCH Ontario Publication, , p. 10
↑« Billet : La troisième solitude », Vie des Arts, no 224, , p. 19
↑ abcde et fJohanne Melançon, « Deux facettes de l’univers de Laurent L. Vaillancourt », Liaison, no 113, , p. 27–29 (ISSN0227-227X et 1923-2381, lire en ligne, consulté le )
↑ abcd et eClément Bérini : Honorer Inspirer Rassembler, Toronto, BRAVO-Sud, , 81 p. (ISBN978-0-9864769-4-5), p. 15-16
↑ a et bJean-Marc Leclerc, Sylvie Castonguay, Paulette Gagnon, Guy Lizotte, Normand Thériault et Jean Trudel, « Place publique - II Macramé », Journal du jeune Franco-Ontarien, vol. 2, no no. 1, , p. 1
↑(en) Gene Allen, « Rae to meet Kimberly-Clark head - Kapuskasing residents cheer 11th-hour bid to save jobs », The Globe and Mail, mardi le 16 juillet, 1991, p. 2
↑ ab et cJohanne Melançon, « Exposition de Laurent Vaillancourt à la Galerie 815 : les éléments de la tournée mondiale et Sphères », Liaison, no 135, , p. 40–41 (ISSN0227-227X et 1923-2381, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cJean Larivière, « Sphères : tournée mondiale en Ontario », Liaison, no 128, , p. 37–38 (ISSN0227-227X et 1923-2381, lire en ligne, consulté le )
↑ a et b(en + et + fr) Minutes de vie - Small Things of Life : Laurent Vaillancourt, Toronto, Glendon Gallery, York University, 6 pages (ISBN978-1-55014-634-9)
↑ a et b(en) Denis Robillard, « «Artist uses nature as canvas» », Daily Press, le 5 avril, 1991, p. 8
↑« Ne perdez pas le fil... », La Presse, jeudi, le 18 novembre, 1993, p. D12
↑ a et bPierre Karch, « Mémoire collective / Collected Memories : Réflexions sur Cent bornes de Laurent Vaillancourt et Michel Ouellette », Revue du Nouvel Ontario, Institut Franco-Ontarien, no 18, , p. 129-138 (lire en ligne [PDF])
↑Stéphane Gauthier, « La prodigieuse force de la fiction
Du pépin à la fissure », Liaison, no 106, (lire en ligne [PDF])
Bibliographie
Clément Bérini : Honorer Inspirer Rassembler, Toronto, BRAVO-Sud, , 81 p. (ISBN978-0-9864769-4-5), p. 15-16
Gabrielle-Louise Noël et Yves M. Larocque, Laurent Vaillancourt | À la confluence de l'art conceptuel et d'un nouvel Ontario, Canada, Musée des arts visuels de l'Ontario français (MAVOF) |, , 90 pages (ISBN9781999562717)
Yves Marcel Larocque, Marion M. Border, Fred Forest, Karole Marois, Lise B.L. Goulet et Michel V. Cheff, Confluences, Six expositions de l’Ontario francophone, Vanier (Ontario), BUREAU DES REGROUPEMENTS DES ARTISTES VISUELS DE L'ONTARIO (BRAVO), , 197 pages (ISBN978-1-9995627-5-5)
Voir aussi
Liens externes
Babek Aliassa, Sphères, 50:42, Rostam Film, Toronto (Ontario), 2002 [1]