La labialisation est un trait d'articulation secondaire des sons d'une langue, le plus souvent utilisé pour les consonnes. La labialisation, en termes simples, repose sur l'utilisation des lèvres comme dispositif secondaire d'articulation, pendant que le reste de la bouche produit un autre phonème.
Le terme de labialisation est souvent employé, de façon large, pour désigner le processus apparenté de labiovélarisation. Certaines consonnes complexes sont labio-vélarisées ou arrondies, pourvues d'un relâchement sous forme d'une spirante labio-vélaire [w], noté [ʷ] dans l'API.
Trois modes d'arrondissement des lèvres existent dans l'anglais américain : lâche, tendu et absent. L'arrondissement lâche est utilisé dans sh, ch, r, et j. L'arrondissement tendu est utilisé pour créer le son w. Pour l, l'arrondissement est absent.
Cette information est notamment très utile aux personnes dont l'anglais n'est pas la langue maternelle, qui utilisent d'autres muscles articulatoires pour l'émission de ces sons. Par exemple, il est possible d'apprendre la différence entre "r" et "l" en s'entraînant à arrondir correctement les lèvres et à bien positionner sa langue.
L'arrondissement des lèvres constitue certainement le mode le plus commun de labialisation, mais il y en a d'autres. On a trouvé les types d'articulation labiale suivants, qui constituent divers modes de réalisation de la labialisation :
arrondissement labial, avec ou sans protrusion des lèvres (comme en navajo) ;
La labialisation se réfère aussi à un type spécifique de processus d'assimilation par lequel un son donné devient labialisé grâce à l'influence de sons labiaux voisins.
Transcription
Dans l’alphabet phonétique international (API), la labialisation est transcrite à l’aide de la lettre w en exposant [ʷ] (indiquant la labiovélarisation) et, avant 1989[1], à l’aide de la diacritique oméga souscrit [◌̫].
Les sifflantes labialisées sourdes et voisées pouvaient être transcrites avec les symboles [σ, ƍ] et les fricatives palatales ou palatoalvéolaires labilalisées avec [ƪ, ƺ], mais ses symboles en désuétude sont retirés de l’API en 1976. Les sifflantes labialisées sont transcrites avec [θ̫, ð̫] ou [s̫, z̫] jusqu’en 1989[1] et maintenant [θʷ, ðʷ] ou [sʷ, zʷ][2], et les fricatives palatales ou palatoalvéolaires labialisées avec [ʃ̫, ʒ̫][3] jusqu’en 1989[1] et maintenant [ʃʷ, ʒʷ].
Le sigma σ est plus souvent utilisé en phonologie comme symbole pour la syllabe[2].
(en) International Phonetic Association, « Report on the 1989 Kiel Convention », Journal of the International Phonetic Association, vol. 19, no 2, , p. 67‒80 (DOI10.1017/S0025100300003868)