Bouman reçoit une bourse de la National Science Foundation pour poursuivre ses recherches au Haystack Observatory du MIT[4]. Son mémoire de maîtrise, soutenu en 2013 au MIT, Estimating Material Properties of Fabric through the observation of Motion, est couronné du prix Ernst Guillemin qui récompense les meilleurs travaux universitaires[5]. Elle soutient en 2017 une thèse de doctorat au MIT, intitulée Extreme imaging via physical model inversion: seeing around corners and imaging black holes, sous la direction de William T. Freeman(en). Katie Bouman intègre l'Université Harvard pour un travail post-doctoral dans l'équipe d'imagerie de l'Event Horizon Telescope[6],[7],[8].
En 2017, Katie Bouman donne une conférence TED, intitulée How to Take a Picture of a Black Hole[9],[10].
Recherches et carrière
À partir de 2016, Katie Bouman est responsable au MIT d'un algorithme de reconstitution de la première image d'un trou noir[4],[11],[12] baptisé CHIRP (Continuous High-Résolution Image Reconstruction using Patch priori), traitant quatre pétaoctets de données collectés par huit radiotélescopes dans le monde[13].
L'observation d'un trou noir est rendue possible par la théorie selon laquelle les trous noirs peuvent être détectés comme des « ombres » apparaissant sur l'arrière-plan formé par les gaz chauds en rotation rapide autour d'eux[7]. Lors d'une Conférence TED en 2016, elle prédit des résultats prometteurs bien qu’elle ait « commencé ce projet sans connaissance en astrophysique »[14] et la difficulté de restituer une image « réaliste » sans avoir de modèle de référence[15].
Image du trou noir M87* obtenue par l'équipe de Katie Bouman.
L'image du trou noir est présentée publiquement en . Une photo de Katie Bouman découvrant le résultat sur son ordinateur un an auparavant devient alors virale. Elle devient dans les jours qui suivent la figure la plus médiatisée au sein du groupe auquel elle participe, composé de 200 scientifiques ayant contribué à son élaboration dont environ 40 femmes[16],[17]. Sa notoriété soudaine lui vaut de subir des attaques considérées comme misogynes[18],[19],[20], alors que son collègue Andrew Chael la défend et dénonce une « vendetta sexiste »[21].
Confrontée à sa soudaine célébrité et aux polémiques que cela engendre, Katie Bouman tient à souligner que « ce n'est pas un seul algorithme ni une seule personne qui a créé cette image, mais le talent incroyable d'une équipe de scientifiques provenant des quatre coins du globe et des années de travail acharné »[22],[23].
↑« Elle a imaginé l'algorithme pour voir le trou noir, Katie Bouman est devenue une superstar », France Info, (lire en ligne).
↑Nelly Lesage, « Trou noir : qui est Katie Bouman, la scientifique derrière l’algorithme qui a reconstitué l’image historique ? », Numerama, (lire en ligne).