Josette Hébert-Coëffin est inhumée au cimetière Saint-Germain de Pont-Audemer, aux côtés de son mari Charles Coeffin, industriel et aviateur, dans une tombe ornée d'un grand-duc, sa dernière œuvre inachevée.
Sculpteur de la manufacture nationale de Sèvres, 1938-1947
La totalité des œuvres de Josette Hébert-Coëffin furent détruites lors des bombardements qui a trois reprises dévastèrent la manufacture nationale de Sèvres le . Durement éprouvée, l'artiste reprit son travail sous la direction artistique de Maurice Gensoli. Elle s'amusait parfois à rappeler que son appartenance à Sèvres lui conférait, en vertu de la réglementation de cette manufacture qui remonte à 1758, le droit de porter l'épée. À partir de cette époque, elle fut fréquemment inspirée par la faune et se révéla animalière de talent. Sa notoriété grandit. Elle réalisa bientôt La Biche et son faon pour le président Vincent Auriol. Les longues séances au jardin des Plantes de Paris dans l'intimité des bêtes lui ont appris à connaître le caractère particulier des animaux.
Un autre fruit de son séjour à Sèvres a été le développement de ses compétences dans l'art de la chamotte (grès chamotté) depuis 1937. Elle était à la recherche d'un matériau adapté pour représenter des poils de chèvre, des calaos, des kiwis et d'autres plumes, et la chamotte était le choix idéal. Après avoir mis au point cette technique, Josette a créé de grandes figures plus vraies que nature, comme la tête d'un sanglier et un coq.
Médailleuse à la Monnaie de Paris
Elle travailla à la Monnaie de Paris où elle développa son goût et sa technique de graveur et de médailleuse. Le revers de ses médailles n'était jamais seulement décoratif, il ajoutait un complément au sujet principal, parfaisant l'œuvre, selon une inspiration délicate. Josette Hébert-Coëffin réalisa près de 300 médailles. Parmi celles-ci, on retiendra notamment celle du président René Coty, qui fit d’elle la première femme, depuis l’époque de François 1er, à qui l’on eut commandé la gravure de l’effigie du chef de l’État. Charles de Gaulle fut le second président de la République à être médaillé par elle pendant son mandat. Il fallut de nombreuses séances de poses du général de Gaulle la plupart du temps à son insu. Une fois terminée, le général lui dit à propos de sa médaille : « Quant au dernier de vos modèles, vous comprendrez que je ne vous en parle pas… Votre médaille dépasse les quelques médailles faites, jusqu’ici, sur De Gaulle »[6]. Elle réalisa aussi en 1961, un buste du président Albert Lebrun pour l'Ecole des mines de Paris.
Elle créa également la médaille des Jeux olympiques d'hiver de 1968 qu’elle présenta personnellement au général de Gaulle le . Cette médaille était la 161e de sa création. Les athlètes sélectionnés pour représenter leur pays la reçurent à la fin des olympiades en souvenir de leur participation.
Jean Cocteau, pour sa médaille, ne voulut pas d’autre médailleur que Josette Hébert-Coëffin, tant il avait aimé les dessins de chats qu’elle avait exposés. À propos de chats, elle illustra l’ouvrage Chats des villes et chants des chats par Yahne Lambray et Renée Herrmann[7].
exposition des Seize, Rouen : acquisition du ministère de l'Air de la maquette du Monument à l'Aviation.
1938 :
exposition « Art abstrait et inobjectif » à la galerie L’Équipe, 8, boulevard du Montparnasse à Paris, qui réunissait quatre peintres et de deux sculpteurs ;
exposition du « 33e groupe des Artistes de ce temps », Paris, Petit Palais, [Note 3] ;
1939 : exposition « Non-Objective Painting collection » (), New York, musée Solomon R. Guggenheim : deux œuvres de l'artiste, huile sur papier, sous les appellations no 7 et no 8 (numéros 219 et 220 du catalogue de l'exposition).
↑Le sculpteur Charles Despiau qui visitant un salon, avait remarqué sans connaître l'auteur un groupe de petits canards « voilà, dit-il, ce qui mérite la médaille » le maître avait tout de suite discerné dans la foule des sculptures l'œuvre qui révélait à la fois un véritable tempérament d'artiste et une sur connaissance du métier.
↑41 expositions se sont déroulées au Petit Palais de février 1934 à juillet 1939. Les expositions ont été l’occasion d’acheter et de constituer un embryon de collection pour le futur musée d'Art moderne
↑Catalogue de la fondation Solomon R. Guggenheim à New York - exposition de la collection de peinture non-objective, Début de l'exposition 1er juin 1939. 2 œuvres de J. H. Coeffin (huile sur papier) sous les appellations No 7 et No 8 (Numéro 219 et 220 du catalogue de l'exposition).
Jean-Jacques Pinel (préf. Christian Hérail), Histoire de 140 familles. Témoignages de 70 descendants. 2 siècles d'industrie à Rouen, Rouen, (ISBN978-2-9532785-0-7), p. 103.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, tome 3, 1976 et 1999, p. 91.
(en) Edward Horswell, Sculptures of Les Animaliers 1900–1950, Londres, Scala Arts and Heritage Publishers Ltd, 2019. — Catalogue de l'exposition Sculptures of Les Animaliers 1900–1950, Sladmore gallery Londres, 2019.
Pierre-Maurice Lefebvre, Hommage à Josette Hébert-Coëffin (1907-1973), précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, 1973, Fécamp, Édition L. Durand et Fils, 1975 ([PDF] en ligne).
Josette Hébert-Coëffin sculpteur et médailleur, Paris, Éditions Sciaky, 1974.
Robert Rey, Josette Hébert-Coëffin, Paris, Édition les Gémeaux, 1954.
Roger Parment, À l'écoute de la Normandie… et des Normands, Sotteville-lès-Rouen, Éditions A. Allais, 1975, 16 p. (en ligne). — Josette Hébert-Coëffin et le général de Gaulle.
Visite à l’atelier de Mme Josette Coeffin, sculpteur à la Manufacture de Sèvres, UNF, Union nationale des femmes, revue des électrices, Paris, (référence en ligne sur Gallica).