Joseph BrodskyJoseph Brodsky
Joseph Brodsky (en russe : Иосиф Александрович Бродский, Iossif Aleksandrovitch Brodski) est un poète né à Léningrad le et mort à New York le . Il est lauréat du prix Nobel de littérature en 1987[4]. BiographieBrodsky est issu d'une famille juive russe démunie de Leningrad. Son père est photo-reporter pour la marine russe et sa mère interprète. Il interrompt ses études à l'âge de 16 ans et vit de petits métiers. Il apprend seul le polonais et l'anglais dans le but de traduire Czesław Miłosz et John Donne, puis s'initie en autodidacte aux sciences humaines, à l'histoire, à la littérature, à la philosophie et à la mythologie. Il intègre les cercles littéraires de l'Union des républiques socialistes soviétiques où il rencontre Evgueni Reïn et Anna Akhmatova. Impressionnée par la force de ses premiers textes, cette dernière le pousse à persévérer comme poète. Alors que sa popularité ne cesse de croître en Union soviétique (il figurait dans le dernier numéro de Sintaksis, samizdat édité par Alexandre Ginsburg), il est arrêté en 1964 et condamné pour « parasitisme social » à cinq ans de déportation dans l'oblast d'Arkhangelsk. Libéré un an plus tard, il rentre à Leningrad, mais n'arrive pas à faire publier ses ouvrages. En 1966, il se rend en Lituanie, où il fait connaissance de Tomas Venclova à qui il dédiera son poème Lithuanian Nocturne (1973)[5],[6]. Constamment surveillé, il est expulsé d'URSS en . Après un bref séjour à Vienne, où il est accueilli par W. H. Auden, il s'établit aux États-Unis. À l'instar de Vladimir Nabokov, il écrit des articles en anglais, regroupés plus tard dans le recueil Loin de Byzance. Brodsky entame ensuite l'écriture de poèmes en langue anglaise et traduit du russe certaines de ses compositions, arrivant à retrouver les acrobaties rythmiques et verbales des versions originales. Il publie par ailleurs ses travaux dans les plus grandes revues littéraires des États-Unis. Accédant à la citoyenneté américaine en 1977, il enseigne à l'Université du Michigan et devient une figure marquante des milieux intellectuels new-yorkais. Ce statut accroît son prestige international et lui permet de donner des conférences dans le monde entier. Dans son discours de réception du prix Nobel en 1987, il cite quatre auteurs dont l'influence a été déterminante : Akhmatova, Auden, Marina Tsvetaïeva et Robert Frost. D'autres influences se lisent dans sa poésie parmi lesquelles T. S. Eliot, Constantin Cavafy, les poètes-philosophes russes schellingiens du XIXe siècle (Fiodor Tiouttchev, Ievgueni Baratynski) ou encore Ossip Mandelstam et Nikolaï Zabolotski. L'œuvre de Brodsky doit beaucoup à la tradition pétersbourgeoise des acméistes et plus encore à la poésie anglophone (particulièrement les poètes métaphysiques tels que John Donne) à qui il emprunte l'inquiétude métaphysique, la préciosité de la forme et la versification savante. La prosodie, la métrique et la rythmique de ses compositions se veulent plus libres au fil du temps. On retrouve dans ses strophes alambiquées un hommage à la poésie élisabéthaine dont il reprend le jeu des rejets et contre-rejets et de rimes finales ou intérieures. Il a aussi souvent recours à l'enjambement et aux métaphores. Sa poésie fait de la parole la preuve absolue de l'existence humaine. Elle constitue une réflexion dense sur la langue (syntaxe, versification, étymologie, symbolique, musicalité) et conjugue inspiration du quotidien, méditation, vision éthique, épique et cosmogonique. En 1990, il épouse une étudiante russo-italienne, Maria Sozzani, rencontrée alors qu'il donne un cours à Paris, dont il aura une fille, Anna. Joseph Brodsky meurt à New York, le , des suites d'une crise cardiaque. Il est enterré sur l'île de San Michele, l'île-cimetière de Venise. Joseph Brodsky aimait particulièrement l'Italie et trouvait excellente la traduction de ses poèmes en italien, qui utilisait le même système de rimes que celui de la poésie russe. ŒuvreParmi ses recueils de poèmes, on note La Procession (1962), Collines (1962), Isaac et Abraham (1962), Élégie à John Donne (1963), Gortchakov et Gorbounov (1965-1968), La Partie du discours (1977), Nouvelles Stances (1983), Uranie (1987), Paysage avec inondation (posth. 1996). Il est également l'auteur de pièces de théâtre telles que Le Marbre (1984) et Démocratie (1990). Il a aussi signé quelques essais critiques comme Loin de Byzance (1988) puis une Histoire du XXe siècle (1986). Disponible en français :
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
|