Jon Fosse est né sur la côte ouest de la Norvège. Il débute en 1983 avec son premier roman Raudt, svart (Rouge, noir). Il publie une quinzaine d'écrits avant de venir au théâtre. Sa première pièce, Et jamais nous ne serons séparés, est montée et publiée en 1994.
Ses écrits (romans, nouvelles, poésie, essais et pièces de théâtre) ont été traduits dans plus de quarante langues, et ses pièces ont été montées par de grands metteurs en scène européens (Patrice Chéreau, Jacques Lassalle, Thomas Ostermeier, Claude Régy…).
Son œuvre romanesque, traduite en français par Terje Sinding, est publiée par les Éditions Circé. Son œuvre théâtrale, également traduite par Terje Sinding, est parue chez l'Arche éditeur.
Il est considéré comme l'un des plus grands auteurs contemporains et a été décoré de l'Ordre national du Mérite français en 2003[2].
L’œuvre théâtrale de Jon Fosse se caractérise par une écriture très épurée, minimale, répétitive avec d'infimes variations. La langue est banale, l'intrigue est pauvre, quasiment absente, l'ensemble paraît très simple. Mais l'auteur arrive à créer une tension extrême entre les personnages, dans un univers souvent très sombre. « Le langage signifie tour à tour une chose et son contraire et autre chose encore », affirme l'auteur.
L'écriture de Jon Fosse ne comporte pas de ponctuation, et se remarque tout particulièrement l'absence de points d'interrogation, alors que les personnages sont perpétuellement en recherche, en attente, sous tension : jalousie, exaspération, angoisse, vide existentiel... Souvent confrontés à leur propre solitude, les personnages restent des inconnus et on ignore à peu près tout de leur passé. Ils sont stylisés et ne portent pas de nom : ils sont désignés par un terme générique : lui, elle, le fils, le père, l'un, l'autre... Seuls importent le moment présent et les tensions qui s'exaspèrent entre eux. L'intrigue elle-même est épurée au point de devenir presque abstraite ou conceptuelle : la rencontre, la séparation, l'abandon, la solitude... Elle donne souvent l'impression d'être inachevée ou de se conclure sur un moment d'incertitude, de passage. Il en résulte, pour le comédien et le spectateur, une sorte de frustration qui excite leur curiosité, éveille leur imaginaire.
L'œuvre de Jon Fosse est extrêmement concentrée sur des préoccupations existentielles et métaphysiques, et les personnages de ses pièces et de ses romans incarnent la complexité, la fragilité, et l'éphémérité de l'existence humaine. Questionnant sans cesse les thèmes de la vie, de la mort, de l'amour et du temps, ses écrits tentent de cerner, d'approcher, les raisons qui maintiennent les hommes en vie, et le sens qu'ils peuvent apporter à leur existence.