Gouvernement Benkiran IGouvernement Benkiran I
Chef du gouvernement marocain
Le premier gouvernement Benkiran est le trentième gouvernement du Maroc depuis son indépendance en 1956. Le Chef du gouvernement a été nommé par un décret royal en date du , conformément à l'article 47 de la Constitution adoptée par référendum le 1er juillet 2011. En effet, le , le Parti de la justice et du développement avait remporté les élections législatives anticipées en obtenant 107 sièges sur les 395 qui composent la Chambre des représentants. Les autres membres ont été nommés par un décret royal en date du [1]. Ce gouvernement compte, outre le Chef du gouvernement, trente membres et comprend une seule femme, Bassima Hakkaoui. Il est remplacé le par le gouvernement Benkiran II à la suite de la sortie du parti de l'Istiqlal de la coalition gouvernementale. Élections législatives de 2011Les résultats définitifs des élections du ont été annoncés le soir du par le ministre de l'Intérieur Taib Cherkaoui[2], le taux de participation a enregistré une légère hausse, s'établissant à 45,40 % alors que celui-ci s'était constamment réduit depuis les législatives de 1984 (67 % en 1984, 62 % en 1993, 58 % en 1997, 50 % en 2002 et 37 % en 2007).
FormationAvec 27 % des sièges à la chambre basse du Parlement, le Parti de la justice et du développement doit se résoudre à former un gouvernement de coalition. Le , trois jours après l'annonce officielle des résultats du scrutin, le PJD lance officiellement un appel aux partis de la Koutla[4]. L'Istiqlal (deuxième au scrutin avec 60 sièges) est le premier parti à se dire intéressé tandis que l'USFP (39 sièges) décline l'offre le [5], préférant regagner une crédibilité dans l'opposition. Le troisième parti de la Koutla, le Parti du progrès et du socialisme, annonce quant à lui son ralliement au PJD le [6], invoquant un « compromis historique » qui justifie le dépassement des divergences idéologiques opposant les deux mouvements[7]. De son côté, l'Alliance pour la démocratie, coalition politique hétéroclite de partis couramment surnommée le G8 et formée le dans la perspective des élections, se fissure. Si le PJD a d'emblée écarté l'hypothèse d'une alliance avec le Parti authenticité et modernité (47 sièges)[8], plusieurs partis de la coalition se déclarent intéressés, en premier lieu le Mouvement populaire (32 sièges) et l'Union constitutionnelle (23 sièges)[9]. Le , le bureau politique du Mouvement populaire vote à l'unanimité le ralliement au PJD, outrepassant les réticences de la frange réformatrice de la base du parti[10]. Coalition gouvernementaleAprès 2 semaines de négociations entre le chef du gouvernement Abdel-Ilah Benkiran et les partis politiques susceptibles de participer au gouvernement, la coalition a été officiellement dévoilée le soir du lundi à la suite de la réunion d'Abdelilah Benkirane avec les secrétaires généraux des partis ayant accepté la participation. Après 5 semaines de négociations, la liste gouvernementale a été approuvée et nommée officiellement le par le roi Mohammed VI.
Crise de mai-juillet 2013Le , le conseil national du parti de l'Istiqlal annonce son retrait de la coalition gouvernementale à la suite d'une réunion extraordinaire tenue à Rabat. Le début de cette crise politique commence en effet en septembre 2012, à la suite de l'élection de Abdelhamid Chabat à la tête du parti de l'Istiqlal, il critique alors publiquement le bilan gouvernemental et appelle au retrait de ses six ministres partisans du gouvernement. Le roi, alors en voyage privé en France, depuis le , obtient néanmoins, par téléphone, un ajournement de la décision des instances dirigeantes de l'Istiqlal[11]. Le , cinq des six ministres istiqlaliens déposent officiellement leur démission au chef gouvernement[12], seul Mohamed Louafa refuse de mettre à exécution la décision de retrait du gouvernement prise par son parti et maintient son poste à l'Éducation nationale[13], il est suspendu par conséquent de son parti le . Avec la sortie du parti de l'Istiqlal de la coalition, le gouvernement Benkiran devient de facto minoritaire à la Chambre des représentants. Le parti de la justice et du développement (PJD), meneur du gouvernement, décide alors de former une nouvelle coalition en intégrant son opposant le Rassemblement national des indépendants (RNI), arrivé 3e lors des législatives de 2011[14]. Le , le gouvernement Benkiran II voit le jour et remplace le gouvernement Benkiran I. Répartition des ministèresChef du gouvernement
Ministres
Ministres délégués
ActionsConformément à l'article 88 de la constitution, le Chef du gouvernement a présenté le programme gouvernemental le mardi devant les membres du parlement.
La déclaration gouvernementale repose sur trois bases[16] sur lesquelles seront fondées les politiques gouvernementales, ainsi que leurs mises en application:
Dans la page 9 du programme qui en compte 97, cinq grandes directives sont instaurées :
Ce programme a été qualifié par la majorité de la classe politique de "très ambitieux et d'audacieux"[17]. Mais l'accusation qui revient le plus souvent à l'égard du PJD et de son programme, jugé irréaliste, c'est celle de pratiquer le populisme[18].
Le chômage, le manque de prestations sociales adéquates et les problèmes liés au déséquilibre entre le pouvoir d'achat des citoyens et les prix exorbitants de l'habitat et des services médicaux constituent les principaux défis à l'action gouvernementale[19].
PopularitéUn peu plus d'une semaine après la victoire électorale du PJD le , un sondage d'opinion réalisé pour le compte de l'hebdomadaire Actuel par l'institut LMS-CSA (filiale marocaine de l'institut de sondage français CSA) révèle que 82 % des Marocains font confiance au Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane[n 2]. Il montre aussi que la lutte contre la corruption, l'amélioration de l'accès aux soins et la réforme de l'éducation constituent alors les dossiers prioritaires du gouvernement aux yeux de la population[20]. Critiques du roi Mohammed VILe roi Mohammed VI a en l'espace de trois semaines critiqué ouvertement le bilan du gouvernement à travers deux discours pronnocés. Le , à l'occasion de la fête du Trône, le roi a tenu à préciser que le gouvernement actuel avait hérité d'une « situation saine » de la part du gouvernement précédent. Trois semaines plus tard, à l'occasion d'un discours prononcé lors de la 60e commémoration de la Révolution du roi et du peuple et à la veille de son cinquantième anniversaire, le roi dénoncera la politique du gouvernement islamiste Benkiran en matière d'éducation. Il la juge décevante et promet des réformes dans ce secteur qui doit être une priorité nationale. Il réactive à cette occasion le Conseil national de l'Éducation[21],[22]. Articles connexesNotes et référencesNotes
Références
|
Portal di Ensiklopedia Dunia