Syndicaliste, il est le secrétaire de la section de tonneliers de la Federación Obrera Comarcal et de la Federación Catalana, puis secrétaire général de la Federación de Toneleros de España en 1888.
Enseignant depuis 1891, il se marie, lors d'une cérémonie civile, avec Teresa Mañé Miravet (Soledad Gustavo) et anime avec elle, à partir de 1892, une école laïque à Reus.
Bannissement et exil
Arrêté en 1891, 1892 et 1893 pour ses activités de propagandiste anarchiste, il est inculpé en 1896, lors du procès de Montjuïc(es) et condamné au bannissement.
Il s'exile à Londres et à Paris. En , il retourne illégalement à Madrid sous la fausse identité de Federico Urales et organise une campagne d'opinion pour obtenir la révision du procès de Montjuïc.
Journaliste et militant libertaire
Il collabore alors comme rédacteur au journal El Progreso animé par Alejandro Lerroux, avant de fonder La Revista Blanca en 1898 et Tierra y Libertad en 1899, reprenant le titre de la revue qu'il a publié à Barcelone entre 1888 et 1889. Ces publications rencontrent un succès public important et la reconnaissance des milieux intellectuels de l'époque.
De 1923 à 1930, durant la dictature de Primo de Rivera, il vit à Barcelone et obtient l'autorisation de publier à nouveau La Revista Blanca, qui est alors particulièrement critique des syndicats de la CNT. Il y relaie, à partir de 1930, la campagne de la Fédération anarchiste ibérique contre les signataires du Manifeste des Trente (Manifiesto de los Treinta ou trentisme) dont Ángel Pestaña et Joan Peiró
Romancier populaire
Parallèlement à la publication de La Revista Blanca, il fonde les deux collections de romans populaires La Novela Idéal (1925-1937) et La Novela Libre (1929-1937), pour lesquelles il écrit de nombreuses histoires courtes[2],[3].
Selon l'historien Jacques Maurice : « Trois militants libertaires de renom, Federico Urales, Soledad Gustavo et leur fille Federica Montseny, mettent leur plume et leur sens commercial au service de l'idéal qu'ils professent en créant la collection de romans « brefs » (32 p.), La Novela Ideal : plus de six cents titres entre 1925 et 1935. Le père et la fille, qui figurent parmi les huit collaborateurs permanents, en écriront 136 à eux deux. La collection a aussi bénéficié de 159 auteurs occasionnels. »[4]
Il participe à la révolution sociale espagnole de 1936 et se réfugie en France en 1939. Le gouvernement collaborationniste de Vichy l'assigne à résidence à Salon-de-Vergt (24380) où il meurt le .
Œuvres
Il contribue à de nombreuses publications de la presse libertaire dont La Anarquía, La Bandera Roja, El Porvenir del Obrero, El Productor, sans oublier celles qu'il a dirigé comme La Revista Blanca, Tierra y Libertad et El Luchador.
Par ses nombreux nouvelles et romans, il contribue à l'émergence d'une littérature ouvrière anarchiste.
Sembrando flores, Hospitalet de Llobregat, Barcelone, Escuela Moderna, 1905, (OCLC765692211). Réédition par le Fomento de la Cultura Libertaria, Paris, 1974. Couverture de Madeleine Lamberet.
El Sindicalismo Español y su orientación, 1923.
La anaquía al alcance de todos, Barcelone, 1928.
Mi vida, Barcelone, Revista blanca, 1931, (OCLC62611374).
El ideal y la revolución, 1932.
La evolución de la filosofía en España, 2 volumes, Barcelone, 1932[7].
Aventuras de un perseguido politico, Toulouse, Éditions Universo, 1951, (OCLC800817819).
El Castillo Maldito - Tragedia basada en el proceso de Montjuich, Étude préliminaire de Lucienne Domergue et Marie Laffranque, Presses Universitaires du Mirail, 1992, extraits en ligne.
Cuentos de Amor. Y otros cuentos anarquistas en la revista blanca 1898-1905, Presses Universitaires du Mirail, 2003, (ISBN978-2858166664), (OCLC469937971).
Notes et références
↑Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, de 1914 à nos jours, tome 2, Paris, Gallimard, 1992, page 15.
↑Augustin Redondo, Les discours des groupes dominés, domaine ibérique et latino-américain, Colloque, 23-25 janvier 1986, Presses Sorbonne Nouvelle, 19995, page 101.
↑Manuel Mufloz, La critique d'art dans l'anarchisme espagnol au tournant du siècle, Romantisme, 1991, no 71, page 41.
↑Rose Duroux, Jacques Maurice, El anarquismo andaluz, una vez más, Cahiers de civilisation espagnole contemporaine, 2|2008, texte intégral.
↑Alain Guy, « Les tendances progressistes dans la philosophie espagnole contemporaine », Bulletin hispanique, tome 69, no 3-4, 1967, p. 457 (lire en ligne).
Annexes
Bibliographie
Evelyne Martín-Hernández, « Federico Urales et les condamnés de Montjuich bannis (1897-1900) » in L'émigration : le retour, Université Blaise-Pascal, Centre de recherches sur les littératures modernes et contemporaines, 1999, pages 365 et suivantes.
(es) Díaz Díaz Gonzalo, Hombres y documentos de la filosofía española, CSIC-Dpto. de Publicaciones, 1995, vol.5, pages 627 et suivantes.