Diplôme

Le diplôme (du grec ancien : δίπλωµα / díplôma, « tablette ou papier plié en deux ») est un acte écrit émanant généralement d'une autorité souveraine[1] ou d'un organisme officiel, conférant ou attestant d'un droit (patente, bulle), d'un titre (nobiliaire, professionnel), d'un honneur (décoration, prix) ou d'un grade universitaire[2]. Le terme « parchemin » est vieilli.

Histoire

Le diplôme naît entre le VIIIe siècle et le IXe siècle, dans le monde musulman, à la fondation des premières universités : université tunisienne Zitouna en 737 et université marocaine Al Quaraouiyine en 877[3],[4].

Bien que l'habitude tende à disparaître, le diplôme se présentait le plus souvent, jusqu'à la fin du XXe siècle, sous une forme imitant de façon moderne les brevets royaux et vieux titres nobiliaires (sans doute pour légitimer une nouvelle élite du mérite, à l'égal des anciennes, patrimoniales, censitaires ou du fait du Prince) ; d'où des cadres archaïques et compliqués.

Citation de Paul Valéry à propos du diplôme : « Je n'hésiterai jamais à le déclarer, le diplôme est l'ennemi de la culture[5]. »

Depuis l'entrée dans une période de chômage de masse, le diplôme est souvent mis en balance avec l'expérience des candidats à un emploi : « C'est le diplômé lui-même qui révèle la valeur de son diplôme »[6].

Diplôme français

Le diplôme certifie un niveau de connaissances (ou de compétences, pour les diplômes professionnels) que l'on reconnaît acquis, soit (le plus souvent) après des études et la réussite à un examen, soit par équivalence, notamment, en France, dans le cadre de la reconnaissance des acquis de l'expérience (VAE).[réf. nécessaire]

Pour en tirer parti pleinement, le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) permet leur enregistrement afin de garantir leur reconnaissance, ce qui permet en outre des équivalences au niveau européen[7].

Un diplôme diffère d'une "attestation" par l'évaluation des connaissance qui est effectuée au cours du cursus, au sein d'un établissement public, là où l'attestation ne garantit que le suivi de la formation sans nécessairement la même évaluation.[réf. nécessaire]

Le diplôme est parfois confondu avec l'attestation pour plusieurs raisons. Certaines attestations peuvent se présenter visuellement comme un diplôme. Certains diplômes ont des intitulés variés, par exemple, attestation, certificatetc.[réf. nécessaire] Lorsque pour des raisons techniques, le diplôme n'est pas délivré de suite, une « attestation de réussite » peut être délivrée pour attester de la réussite au diplôme, jusqu'à la remise du diplôme. Une attestation de diplôme délivrée par un établissement garantit que le dit diplôme a bien été délivré par l'établissement[8].

L'obtention d'un diplôme peut être une condition juridique nécessaire, soit pour être admis à passer un concours administratif, soit à l'exercice d'une profession réglementée[9].

En France, depuis la réforme LMD, on distingue les diplômes nationaux (baccalauréat, licence, master et doctorat), délivrés par les universités, les diplômes d'État, délivrés au nom de l'État, mais ne constituant pas des diplômes nationaux, les diplômes universitaires et diplômes d'établissement, qui sont délivrés par des institutions d'enseignement supérieur en leur nom propre. Selon leur degré de reconnaissance, ces diplômes peuvent donner droit à la collation de grades universitaires. Cette collation est de droit pour les titulaires de diplômes nationaux, et fonction de textes réglementaires pour certains diplômes d'État.[réf. souhaitée]

Diplômes britanniques

Les diplômes universitaires britanniques équivalents à la licence française s'appelaient autrefois tous "BA" pour Bachelor of Arts, et ce quelle que soit la matière étudiée. Aujourd'hui, existe une multitude de bachelors comprenant le BA, BS (Bachelor of Science), BEng (Engineering), BDes (Design), etc.

Au Royaume-Uni et dans une grande partie du Commonwealth, on utilise un système distinct de notes :

  • 1st est équivalent à « mention très-bien »
  • 2:1 est équivalent à « mention bien »
  • 2:2 est équivalent à « mention assez-bien »
  • 3rd est équivalent à « mention satisfaisant »

Notes et références

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « Diplôme » (sens A) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Informations lexicographiques et étymologiques de « Diplôme » (sens B) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  3. « L’histoire des cérémonies de remise de diplômes », sur tableaudhonneur.com (consulté le )
  4. (en) Walter Rüegg, A history of the university in Europe, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-54113-8, 978-0-521-54114-5 et 978-0-521-36105-7), p. 35–76 (35)
  5. Paul Valéry - sur les diplômes et le baccalauréat, sur skhole.fr du 10 avril 2009, consulté le 23 juillet 2016.
  6. La valeur des diplômes, Yves Le Duc, L'Harmattan, 2016.
  7. « Cadre national des certifications », sur Commission européenne, (consulté le )
  8. Ministère de l'Enseignement supérieur (France), « Bulletin officiel du Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : nor : MENS1507196C / Circulairen° 2015-0012 du 24/3/2015 », (ISSN 2110-6061, consulté le ) : « Il convient de distinguer différents documents délivrés par un établissement d'enseignement supérieur et dont la portée est différente :
    • l'attestation de réussite : c'est le document délivré par le seul établissement d'enseignement supérieur après la délibération du jury, sur la base de celle-ci et du relevé de note. Il permet à une personne d'avoir un document lui permettant de faire valoir ses droits en qualité de titulaire d'un diplôme dans l'attente de la délivrance du parchemin ;
    • l'attestation de diplôme : c'est le document également délivré par le seul établissement qui permet, sur demande de l'intéressé, de garantir que le diplôme dont il se prévaut lui a bien été délivré par l'établissement.
    • le diplôme : c'est le document officiel signé notamment par le chef d'établissement et le recteur d'académie qui permet à son titulaire de faire valoir ses droits liés à ce diplôme. »
  9. « Vérifier si ma profession est réglementée - CIEP », sur ciep.fr (consulté le )

Bibliographie

  • Thierry Kouamé, Bruno Belhoste, Boris Noguès et Emmanuelle Picard (dir.), Examens, grades et diplômes. La validation des compétences par les universités (XIIe – XXIe siècle), éditions de la Sorbonne, 2023.

Voir aussi

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Articles connexes