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Son père, Paul Golay, instituteur, s'engage dans le Parti socialiste vaudois et, dès 1910, se consacre entièrement à la politique. Il fut enseignant au Collège de la gare à Clarens-Montreux, où Alice a grandi. Si, dès l'adolescence, Alice Rivaz s'enthousiasme également pour les idées sociales, elle a deux autres passions : la musique et la littérature. Elle décide d'entreprendre des études au Conservatoire de musique de Lausanne, mais ne peut toutefois entrer en classe de virtuosité car ses mains sont trop petites. Dès cette époque, elle affirme sa volonté d'autonomie : refusant le mariage, elle obtient en 1921 un certificat de l'école de sténographie Underwood et suit des cours d'allemand. Elle travaille alors comme journaliste, puis s'établit à Genève et fait toute sa carrière comme fonctionnaire internationale au Bureau international du travail. Son travail au BIT ne lui laisse que peu de temps pour sa vocation littéraire. Il faut la guerre et la suspension des activités du BIT à Genève pour qu'elle puisse s'y consacrer. Elle écrit alors ses premiers romans Nuages dans la main qui paraît en 1940 grâce à la recommandation de Charles-Ferdinand Ramuz, Comme le sable (1946) et La Paix des ruches (1947). Elle obtient en 1942 le prix Schiller. C'est la première phase de son activité littéraire marquée par l'évocation du problème de la femme dans la société et du problème des minorités ainsi que par des réflexions sur l'amour et la solitude.
Ayant repris son activité au BIT en 1946, la romancière doit attendre sa retraite anticipée, en 1959, pour disposer du temps indispensable à la création. Jusqu'à l'âge de huitante-cinq ans, Alice Rivaz alterne nouvelles, romans et textes autobiographiques. Lors de cette deuxième phase de créativité littéraire, elle dénonce l'égoïsme et l'indifférence de la société face aux humbles, Sans alcool, 1961, De mémoire et d'oubli, 1973, elle explore la vie intérieure de ses personnages, Le Creux de la vague, 1967, Jette ton pain, 1979, elle évoque son enfance, ses souvenirs et notamment ses débuts en littérature, les raisons du choix d'un pseudonyme. Elle écrit également une étude sur Ramuz, un essai sur le poète Jean-Georges Lossier et un portrait de la romancière Alice Curchod.
Musicienne, jouant du piano plusieurs heures par jour, Alice Rivaz s'adonne également à la peinture. Elle laisse l'image d'une femme moderne qui a osé aborder des sujets largement tabous et dénoncer les injustices les plus criantes de la société. À partir de 1996, les Éditions de l'Aire ont entrepris de rééditer grande partie de son œuvre. Son fonds d'archives se trouve aux Archives littéraires suisses à Berne et à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.
Elle meurt en 1998, âgée de 96 ans, à Genthod en Suisse[3].
En 2001, une plaque commémorative est apposée sur sa maison natale, à Rovray, une autre sur l'immeuble où, de 1932 à 1992, elle a passé la plupart de sa vie, avenue Théodore-Weber 5, à Genève. Le , une autre plaque est inaugurée rue Caroline 1, à Lausanne, sur l'immeuble où vécurent ses parents. Enfin, une place à Clarens et, à Genève, le Collège pour adultes Alice-Rivaz et une rue dans le quartier de Champel lui rendent hommage, ainsi qu'une rame de l'Intercity pendulaire des Chemins de fer fédéraux portant son nom.
Depuis 2015, il existe un Prix Alice Rivaz, que l’on décerne tous les trois ans. Le premier lauréat en est Yves Laplace pour son roman Plaine des héros (2015). Le deuxième lauréat, Bruno Pellegrino pour son roman Là-bas, août est un mois d'automne (2018). La troisième lauréate, Silvia Ricci Lempen pour son roman Les rêves d'Anna (2020)[4].
Nuages dans la main, roman, Guilde du Livre, Lausanne, 1940, Éditions Julliard, Paris, 1943 et 1946 (avec une préface d'Edmond Jaloux), Éditions de l'Aire, Lausanne, 1987 et L'Aire bleue, Vevey, 2008
Cendres, nouvelle, 1943, intégrée dans son recueil Sans Alcool
Comme le sable, roman, Éditions Julliard, Paris, 1946, Éditions de l'Aire (L'Aire bleue), Vevey, 1996 et 2001
La Paix des ruches, roman, LUF, Paris et Fribourg, 1947, avec Comptez vos jours, Le Livre du Mois, Lausanne, 1970, avec Comptez vos jours (avec une préface de Marcel Raymond), Éditions L'Âge d'Homme (Poche Suisse), Lausanne, 1984, et Éditions de l'Aire (L'Aire bleue), Vevey, 1999 et 2016
Sans Alcool, nouvelles, La Baconnière, Boudry, 1961, et Éditions Zoé, Genève, 1998 et 2015
Comptez vos jours, récit, José Corti, Paris 1966, avec La Paix des ruches, Le Livre du Mois, Lausanne, 1970 (avec une préface de Marcel Raymond), et Éditions L'Âge d'Homme (Poche Suisse), Lausanne, 1984, et Éditions de l'Aire (L'Aire bleue), Vevey, 2000 et 2016
Le Creux de la vague, roman, Éditions de l'Aire / Rencontre, Lausanne, 1967, et Éditions de l'Aire (L'Aire bleue), Vevey, 1999
L'Alphabet du matin, récit, Éditions de l'Aire / Rencontre, Lausanne, 1968, et Éditions de l'Aire, Vevey, 1994 et L'Aire bleu (avec une préface de Claire Krähenbühl), Vevey, 2002
De Mémoire et d'oubli, récits, Éditions de l'Aire / Rencontre, Lausanne, 1973 et Éditions de l'Aire, Vevey, 1992, et L'Aire bleue, Vevey 2007
Jette ton pain, roman, Bertil Galland, Vevey, et Gallimard, Paris, 1979, et Éditions de l'Aire (L'Aire bleue), Vevey, 1997 et 2001
Ce Nom qui n'est pas le mien, essais, Bertil Galland, Vevey, 1980, et Éditions de l'Aire (L'Aire bleue), Vevey, 1998
Traces de vie, carnets (1939-1982), Bertil Galland, Vevey, 1983, Éditions de l'Aire, Vevey 1998, L’Aire Bleue (avec une préface de Reynald Freudiger), Vevey 2020
Jean-Georges Lossier (étude sur le poète Jean-Georges Lossier), Éditions universitaires Fribourg, Fribourg, 1986
Creuser des puits dans le désert, lettres à Jean-Claude Fontanet, Éditions Zoé, Genève, 2001
Les Enveloppes bleues, correspondance avec Pierre Girard (1944-1951), Éditions Zoé, Genève, 2005
La machine à tricoter, écrits sur les femmes et le travail, édition établie et préfacée par Jacob Lachat, Éditions Héros-Limite, coll. Tuta blu, Genève, 2024.
ECRITURE 17 (Revue littéraire), Alice Rivaz, Un cahier de photographies, Carnets, Alice Rivaz vue par Marcel Raymond, Jean-Georges Lossier et Marianne Ghirelli, Lettres de Pierre Girard et de Jean Rousset, Éditions Bertil Galland, Lausanne, 1982, (ISBN2-88015-071-X)
Valérie Cossy, Alice Rivaz, devenir romancière, Association Mémoire de femmes, 2015
Prix Alice Rivaz, avec des contributions de Marianne Dyens, Sylviane Dupuis, Yves Laplace, Valérie Frey, Valérie Cossy, Markus Hediger, Alice Rivaz, Association Alice Rivaz, Lausanne, 2016
Julien Burri, « Alice Rivaz, au nom de celles qui portent le monde à bout de bras », Le Temps - Entre-Temps, , p. 32 et 33 (lire en ligne)
Alain Nicollier, Henri-Charles Dahlem, Dictionnaire des écrivains suisses d'expression française, p. 748-751
Doris Jakubec et Daniel Maggetti, Solitude surpeuplée : femmes écrivains suisses de langue française, Lausanne, Éditions d'en bas, coll. « Dossiers Pro Helvetia », , 263 p. (ISBN978-2-8290-0217-5, lire en ligne) un choix de textes, p. 200
Henri-Charles Dahlem Sur les pas d'un lecteur heureux guide littéraire de la Suisse, p. 502-504
Roger Francillon (dir.), Histoire de la littérature en Suisse romande, t. 3, Lausanne, Éd. Payot, coll. « Territoires », , 562 p. (ISBN978-2-601-03184-3), p. 297-301
Pierre-OlivierWalzer, Dictionnaire des littératures suisses : publié à l'occasion du 700e anniversaire de la Confédération helvétique, Lausanne, Éditions de l'Aire, , 527 p. (ISBN978-2-88108-077-7), p. 363
Pionnières et créatrices en Suisse romande : XIXe et XXe siècles, Genève, Slatkine, , 406 p. (ISBN978-2-8321-0152-0), p. 336-341
"Les femmes dans la mémoire de Genève" Valérie Cossy (p. 286-287)
Écriture, 1996, no 48 consacré à Alice Rivaz (inédits, essais et témoignages) & 1982, no 18, p. 9-74 (photographies, inédits, études)
24 Heures, 2005/09/13, p. 27 inauguration d'une plaque commémorative